Le coup d’État survenu au Burkina empiète sur plusieurs dossiers chers au gouvernement de transition. Parmi ces derniers, l’affaire Thomas Sankara dont les résultats de l’autopsie n’ont pas pu être rendus publics, hier jeudi. L’actuel homme fort du Burkina Faso, le général Gilbert Diendéré a été cité dans ce dossier; de quoi inquiéter la veuve du président assassiné, Mariam Sankara.
Qu’adviendrait-il de l’affaire Thomas Sankara, alors que le Faso est sens dessus-dessous? Alors qu’un présumé personnage impliqué dans ce dossier parvient au pouvoir à la suite d’un putsch? Est-ce juste le fruit d’une pure coïncidence ou s'agit-il d'une volonté délibérée de saboter la publication des résultats de l’autopsie?
La question ne manque pas d’intérêts pour Mariam Sankara, la veuve de l’ex-président Thomas Sankara. Un coup d’État a éclaté juste à la veille du jour où devrait être dévoilés les résultats de l’autopsie des restes présumés de Thomas Sankara.
Officiellement convoqués par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara, les avocats des plaignants dans l’affaire Sankara devraient prendre connaissance des rapports d’expertise balistique et d’autopsie du corps présumé de l’ex-président, ce jeudi matin. Mais, le coup d’État aura eu raison des résultats. Ils ne seront pas publiés. Cet évènement que vit le pays des hommes intègres fait craindre pour l’avenir judiciaire de ce dossier qui a toujours été une épine dans les pieds du régime Compaoré.
"On était avancé"; déplore Mariam Sankara. "Il y a eu les enquêtes. Je ne sais pas quelle sera la suite maintenant du dossier. Espérons que la transition va pouvoir reprendre son cours et que les dossiers qui sont en suspens continueront", a-t-elle indiqué aux confrères de la Rfi.
Le général Gilbert Diendéré, leader des militaires auteurs du putsch, et homme de main du président déchu Blaise Compaoré est cité dans cette affaire. En 1987, date de l’assassinat de Thomas Sankara, le général Diendéré dirigeait le Régiment de sécurité présidentielle, l’unité d’élite de l’armée burkinabè. C’est lui, le 15 octobre de cette année-là, qui a supervisé l’arrestation de Thomas Sankara.
Le gouvernement de transition avait fait des questions judiciaires dont le dossier Sankara, une priorité de sa mission. Dès son arrivée, la réouverture du dossier Sankara et de ses 12 compagnons a été ordonnée, et des enquêtes ont eu lieu.
Les résultats de cette autopsie constituent une grande source d’espoir pour les familles des victimes. Ils devraient permettre de faire toute la lumière sur la mort du capitaine Sankara.