Ouagadougou – Un colloque sur la lutte contre « l’extrémisme violent » et le terrorisme en Afrique de l’ouest et au Sahel, initié par le Burkina Faso, le Danemark et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF en anglais) va regrouper du 17 au 19 avril dans la capitale burkinabè les décideurs politiques ouest africains, certains organismes internationaux et des partenaires au développement de la zone, a appris l’AIB lundi à Ouagadougou.
Cette rencontre qui fait également partie des activités de l’institution internationale de coopération contre le terrorisme, le « Center on global counterterrorism cooperation (CGCC) » va permettre d’identifier les actions prioritaires pour renforcer les capacités des Etats et des acteurs locaux à la lutte contre l’extrémisme violent ou le terrorisme dans le monde, indiquent plusieurs communiqués transmis à l’AIB.
Les participants vont discuter des causes, des manifestations et des sources de l’extrémisme en Afrique de l’ouest selon les vues de praticiens et de la communauté de base, en vue d’élaborer des interventions locales efficaces, qui complètent l’action des acteurs internationaux et augmentent la capacité des populations à résister aux actions terroristes, selon une note du ministère danois des Affaires étrangères, coorganisateur de la rencontre.
L’objectif décliné dans cette note descriptive est de « réunir les parties prenantes nationales et internationale afin de renforcer l’engagement local en termes de CVE (lutte contre l’extrémisme violent, NDLR), et d’identifier les priorités du programme CVE et de prévention du terrorisme dans la région »
Les idées recueillies et les débats seront consignés dans un rapport pour servir de guide à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui se manifestent en Afrique de l’ouest, et serviront également, dans le cadre d’un projet danois, à soutenir un plan stratégique pour de futures initiatives de lutte antiterroriste dans la région.
Le colloque sera en outre « l’occasion d’identifier (…) les bonnes pratiques en matière de lutte contre l’extrémisme, au niveau du gouvernement et dans la société à la base, indique un communiqué libellé en anglais, du Centre de coopération internationale antiterroriste, le CGCC.
Cette rencontre qui réunira les représentants de l’ensemble des pays membres de la CEDEAO, selon un communiqué du ministère burkinabè des Affaires étrangères, connaîtra aussi la participation d’ONG, d’organismes de recherche, d’organismes internationaux, des partenaires au développement ainsi que les membres du CGCC.
Ce centre, explique-t-on, travaille avec les leaders politiques, les acteurs de la société civile, le secteur privé, mais aussi avec les Nations unies et les organisations régionales, pour instaurer et renforcer la collaboration et le partenariat contre le terrorisme, préoccupation sécuritaire prioritaire des Etats en ce début du 21è siècle.
L’Afrique de l’ouest, l’une des régions les plus pauvres du monde, déjà confrontée au groupe extrémiste religieux nigérian Boko Haram, au Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) et aux prises d’otages d’expatriés et de touristes occidentaux, est considérée comme une zone vulnérable et propice aux terroristes.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Ben Emmerson a affirmé il y a trois jours que le Burkina Faso est un pays vulnérable à toutes les menaces, y compris les menaces terroristes, en raison de l’insécurité dans son environnement immédiat, de sa faiblesse économique et des tensions internes.