OUAGADOUGOU -- Le général de brigade Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré, a été proclamé président du Conseil national pour la démocratie (CND), instance mise en place par les militaires qui ont renversé le gouvernement de transition mercredi.
Un couvre-feu a été instauré de 19h00 à 06h00 jusqu’à nouvel ordre et les frontières terrestres et aériennes fermées.
Plusieurs grandes villes du pays sont paralysées. Les populations sont entre inquiétudes et interrogations.
Des journalistes ont été empêchés de faire leur travail et les émetteurs de certains médias audiovisuels coupés.
Les militaires armés de mitraillettes ont dispersé ceux qui veulent manifester contre le coup d’Etat.
Les principales rues de Ouagadougou, capitale, sont désertes et les stations-service et commerces fermés. Des courses poursuites sont engagées entre les militaires et les jeunes et des coups de feu retentissent dans la ville.
La ville est quadrillée par des militaires armées qui tirent des coups de feu en l’air, créant une panique générale au sein des populations.
A l’aéroport international de Ouagadougou, les portes sont fermées et aucun vol n’est programmé.
Le coup d’Etat mené par les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ex-garde de Blaise Compaoré, ancien chef de l’Etat renversé en octobre par une insurrection populaire, a commencé mercredi par l’arrestation du président de la transition Michel Kafando, de son Premier ministre Yacouba Isaac Zida et des membres du gouvernement.
Jeudi, les putschistes ont annoncé dissoudre le gouvernement de transition, démettre le président Kafando de ses fonctions et mettre en place du Conseil National pour la démocratie (CND).
"La loi électorale, taillée sur mesure pour des individus et décriée par les instances et les hommes de droit, se dresse alors comme un outil de négation des valeurs de notre peuple, fondées sur l’esprit de justice, d’équité et de tolérance", ont-ils dénoncé pour justifier leur forfaiture.
L’Union syndicale a décrété une grève générale illimitée.
Le coup d’Etat intervient deux jours après que la Commission nationale de réconciliation et des réformes (CRNR) eut recommandé la dissolution du RSP.
Cette garde de plus de 1.300 hommes, considérée comme la troupe la mieux formée de l’armée burkinabè, a été pointée du doigt dans plusieurs cas d’assassinat et de disparition sous l’ancien régime.