Ouagadougou (Burkina) - Le Burkina Faso vient de connaître, ce jeudi, avec le renversement du pouvoir de transition par le Régiment de sécurité présidentielle, son sixième coup d’Etat depuis son indépendance en 1960.
Le premier coup d'Etat a été perpétré le 3 janvier 1966, après un soulèvement populaire qui a renversé le président du pays, Maurice Yaméogo, alors que le Burkina Faso s'appelait Haute volta.
Quatorze années plus tard, en 1980, le général Sangoulé Lamizana est renversé par un autre militaire, le Colonel Saye Zerbo (25 novembre 1980-7 novembre 1982) qui, lui, fera deux ans au pouvoir.
Le 7 novembre 1982, Saye Zerbo est renversé par le médecin-commandant Jean Baptiste Ouédraogo dont le règne dure à peine une année.
C'est le capitaine Thomas Sankara qui va renverser Jean-Baptiste Ouédraogo lors du coup d'Etat du 4 août 1983. Il instaure la Révolution avec plusieurs réformes dont le changement du nom du pays qui devient Burkina Faso, le changement du drapeau, de l'hymne national, etc.
Quatre ans plus tard, le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est tué lors d'un coup d'Etat qui a propulsé son ami et compagnon d'armes, le capitaine Blaise Compaoré, au pouvoir.
Celui-ci, qui fera 27 ans à la tête du Burkina Faso, a quitté le pouvoir le 31 octobre 2014, suite à une insurrection populaire consécutive à sa volonté de modifier la constitution afin de briguer d'autres mandats présidentiels.
Après sa chute, des organes de transition ont été mis en place avec comme président de la Transition le diplomate Michel Kafando, pour une période d'un an.
Alors que l'on s'acheminait vers les élections couplées (présidentielle et législatives) le 11 octobre prochain, et qui devraient mettre fin à la période transitoire, les espoirs ont été brisés entre mercredi et jeudi.
Des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont pris en otage, mercredi, le président Michel Kafando, le premier ministre Isaac Yacouba Zida et annoncé jeudi leur coup d'Etat. Ils ont également déclaré avoir dissout les organes de la Transition et mis en place, ce 17 septembre, le Conseil national de la démocratie, dirigée par le général de brigade Gilbert Diendéré, un proche de Blaise Compaoré.
ALK/od/APA