Le dimanche 14 avril, dans l’après – midi, Manga a connu une tornade d’une rare violence. Nous avons fait un tour dans la ville le lundi 15 avril pour nous rendre compte de l’état des lieux. Un mort, d’importants dégâts matériels, tel en est le bilan.
Des endroits publics, lieux de commerce ou d’habitation mis sens dessus-dessous, partiellement ou entièrement détruits, des arbres déracinés ou ayant perdu leur branches, c’est ce qui nous a été donné de voir quand nous avons fait un tour dans la ville de Manga, dans la matinée du 15 avril, lendemain de la tornade. Malheureusement, l’on déplore des blessés et surtout une perte en vie humaine. La victime est un enfant de six ans, répondant au nom de Ouédraogo Pingdwendé Inès, cinquième d’une famille de six enfants. Son père, Ouédraogo Kuilbila Benjamin, était allé aider à faire les toits de deux cases d’une concession voisine quand le vent a débuté aux environs de 16 heures. La maison dans laquelle le père et les autres se sont réfugiés s’est écroulée, mais sans faire de victime. La petite, qui n’était pas à la maison, est allée, elle aussi, se réfugier dans une concession voisine. C’est là qu’elle a croisé la mort. Aucune des deux maisons en dur que compte la concession n’a résisté, et le malheur est arrivé. Ces concessions où les maisons sont tombées et où nous sommes allés faire le constat se trouvent au quartier Séna, au secteur 3, situé à environ 3 kilomètres du centre ville. C’est le quartier qui semble avoir le plus subi la furie du vent. Sur les lieux, nous avons croisé le haut-commissaire, Mahamad Michara, et les autorités policières (police et gendarmerie). Le Secrétaire général de la région, Issa Ismaël Compaoré, a aussi fait le tour pour constater les dégâts. Toujours à Séna, nous avons fait le tour de quelques concessions. Chez Kaboré Pascal, une maison en dur de vingt tôles s’est entièrement effondrée, blessant légèrement sa femme et un enfant du voisinage qui eu une blessure à la tête. C’est chez Compaoré Joséphine que des gens étaient venus pour la confection des deux toits. C’est ce qui reste d’ailleurs de toute la concession. L’autre toit a été emporté, deux maisons en dur de dix tôles et douze tôles se sont totalement effondrées. Dans la concession où a eu lieu le drame, il n’y a plus d’abri pour les membres de la famille.
« Il faut remonter en 1957 »
Dans la ville même, des maquis, kiosques et autres installations de commerce ont perdu leurs toitures, murs ou autres. Du maquis La Détente au maquis Le Monde Plus, en passant par le bar New Paradise, les dégâts sont perceptibles. Chez Léopold Ouédraogo, né en 1941, une case s’est effondrée, alors que l’occupante, une vieille, s’y trouvait. Heureusement, elle en est sortie indemne. Le stade en construction n’a pas échappé. La toiture qui couvrait les gradins a été entièrement détachée, emportée et « déposée » à quelque mètres de là. Le contrôleur du chantier que nous avons rencontré sur les lieux nous a fait savoir qu’il ne restait plus grand-chose à faire. C’est donc un recommencement à ce niveau. Un peu partout dans la ville et dans les environs, les dégâts varient mais sont aussi importants les uns que les autres. Pour le vieux Ouédraogo, il faut remonter jusqu’en 1957 pour voir un vent d’une telle violence. Il se rappelle que la différence est que cette fois – ci, le vent n’a pas duré. Il a été plus bref mais les dégâts sont aussi importants. Au moment où nous bouclons cet article, il nous a été rapporté qu’à Dissomey, village situé à environ 20 kilomètres de Manga, dans la commune de Guiba, il y aurait eu aussi des dégâts. Et le nombre de décès liés à cette tornade serait trois fois plus important. Mais nous n’avons pas pu vérifier ces informations.