Saclay (France) - François Hollande a "fermement" condamné jeudi le coup d’Etat au Burkina Faso, affirmant qu’"il ne peut pas y avoir de légalité avec des putschistes".
"J’appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action", a déclaré le chef de l’Etat en marge d’une visite à l’Université Paris Sud à Saclay (Essonne).
Le contingent français sur place "n’a pas à interférer", a-t-il ajouté en réponse à une question.
"Je condamne ce coup d’Etat, je le condamne fermement parce qu’un processus électoral était en cours, les dates étaient arrêtées, le corps électoral était recensé et il y avait donc un processus. Il ne peut pas être expliqué que des groupes puissent empêcher cette transition démocratique qui était en cours. J’appelle donc ceux qui ont commis cet acte à libérer les personnes qui sont retenues et notamment le président de la transition qui encore aujourd’hui est pris en otage et j’appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action", a déclaré François Hollande.
Des élections présidentielle et législatives étaient prévues le 11 octobre au Burkina pour tenter de mettre un terme à la transition mise en place depuis que la rue a chassé l’ex-président Blaise Compaoré en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.
"La France a une relation d’amitié à l’égard du Burkina Faso et la France ne peut pas laisser faire ce qui se produit aujourd’hui", a encore dit François Hollande.
Toutes les mesures sont prises pour s’assurer de la sécurité des ressortissants français dans le pays, a-t-on précisé dans l’entourage du chef de l’Etat.
Le ministère des Affaires étrangères a appelé les Français résidant dans la capitale du Burkina Faso à "rester confinés à leur domicile", dans un avis de sa rubrique Conseil aux voyageurs sur son site internet.
Le général Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major de l’ex-président Blaise Compaoré, a été placé jeudi à la tête du Conseil national de la Démocratie (CND), nouveau pouvoir mis en place par les militaires putschistes qui ont renversé les autorités de transition du Burkina Faso.
Les putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), corps d’élite de l’armée burkinabè, avaient annoncé plus tôt avoir dissous les institutions de transition du pays. Ils retenaient toujours en otage jeudi le président Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et le gouvernement.
Le RSP dénonce notamment la loi qui interdit aux partisans de l’ancien président Compaoré de se présenter à l’élection présidentielle du 11 octobre.
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