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Le Pays N° 5338 du 16/4/2013

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Phénomènes sociaux au Burkina : Où sont passés nos chercheurs ?
Publié le mardi 16 avril 2013   |  Le Pays




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Emeutes, mutineries, tentatives d’immolation, meurtres de sang-froid, grève de la faim, crises d’hystérie dans les écoles secondaires (…), autant de phénomènes nouveaux qui ont fait leur apparition dans nos sociétés ces dernières années. Et il est certain que le citoyen lambda n’y comprend pas grand-chose et désirerait bien avoir des explications à ce propos. Mais vers qui se tourner ? Les chercheurs bien sûr ! Hélas, peu de chercheurs en font leur affaire. En effet, on a l’impression de nos jours, que les chercheurs, surtout les anthropologues, les psychologues et les sociologues, s’intéressent peu à ces phénomènes nouveaux qui ont surgi de nulle part. La preuve est que les publications relatives à ces sujets sont rares. Or, les sources d’inspiration ne manquent pas. Le plus souvent, les chercheurs évoquent le manque de moyens pour se soustraire de leurs obligations. Vous avez dit obligations ? Oui. Les publications sont une obligation chez les doctorants à l’Université de Ouagadougou. Malheureusement, il est rare de voir des publications de chercheurs sur des sujets brûlants. Ceci s’explique peut-être par plusieurs raisons. Les chercheurs, eux-mêmes se cherchent. Pour faire de la recherche, il faut avoir le temps ; or, le temps dont disposent les chercheurs, après les cours et les « gombos », ne suffit pas pour faire une recherche de qualité. Eh oui ! La vraie recherche ne remplit pas le ventre. Raison pour laquelle, certains préfèrent s’investir dans les consultations au point de faire carrière dans les cabinets. D’aucuns diront que des recherches sont effectuées mais ne sont pas publiées ou ne sont pas exploitées par les décideurs. Entre nous, à quoi servent des résultats non publiés ou non vulgarisés ? Certes, certains chercheurs font des pieds et des mains pour faire avancer les choses mais ce n’est pas suffisant. A l’Etat de motiver les chercheurs à produire et à publier sur des sujets qui nous intéressent. Ce travail de production n’incombe pas seulement qu’aux chercheurs. Tout intellectuel a le devoir de laisser des traces pour les générations futures. Il y en a qui rédigent leurs mémoires. Mais combien sont-ils à les publier ? Or, sous d’autres cieux, les publications ne sont ni l’apanage des chercheurs, ni celui des intellectuels aguerris. Des sujets tous azimuts sont traités au gré de l’actualité. Peut-être qu’au Burkina, une indépendance d’esprit manque chez bien des intellectuels et chercheurs, en raison de leur engagement ou affinité politique. Et là il ne faut pas compter sur eux pour publier des essais absolument neutres, c’est-à-dire scientifiques.

Les publications des chercheurs sur les faits sociologiques, sociaux et sociétaux représentent un enjeu fondamental. Mais elles sont presqu’inexistantes ou inaccessibles chez nous. Alors, que les chercheurs ne soient pas complices de notre sommeil intellectuel.

SIDZABDA

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