Des éléments du Régiment du régiment de sécurité (RSP), l'ex-garde du président déchué burkinabè Blaise Compaoré, ont pris en "otage" des membres du gouvernement depuis mercredi matin.
Les militaires ont interrompu le Conseil des ministres.
Le président de transition Michel Kafando, le Premier ministre, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, ancien numéro 2 du RSP et des ministres en charge de l'Habitat, Réné Bagoro, de la Fonction publique, Augustin Loada, sont toujours entre les mains de ces militaires, a affirmé le président du Conseil national de Transition (CNT, faisant office d'Assemblée nationale), Cherif Moumina Sy, dans une déclaration livrée par un de ses proches.
Aucune revendication n'a été annoncée jusqu'à présent de la part de ces militaires.
"Des tentatives de dialogue sont en cours", a indiqué Chérif Sy, qui a condamné ces actes avec la "dernière énergie" et appelé tous à la solidarité pour faire échec à cette forfaiture..
"Le devoir nous appelle, car la nation est en danger", a-t-il dit.
Des organisations de la société civile ont lancé un appel à la mobilisation à travers les réseaux sociaux et les radios FM et ont tenu un meeting à la Place de la Révolution, épicentre des journées insurrectionnelles qui ont contraint le président de l'époque Blaise Compaoré à la démission en octobre 2014, pour dénoncer ce mouvement d'humeur.
Pour certains citoyens, il s'agit d'un "coup d'Etat", qui crée un mouvement de panique au sein des populations.
Ce mouvement d'humour intervient deux jours après que la Commission nationale de réconciliation et des réformes (CRNR) eut recommandé la dissolution du RSP, ce qui aurait mis le feu aux poudres.
Cette garde de plus de 1.300 hommes, considérée comme la troupe la mieux formée de l'armée burkinabè, a été pointée du doigt dans plusieurs cas d'assassinat et de disparition sous l'ancien régime.
Au cours des six mois passés, le RSP a provoqué à trois reprises des crises en exigeant la démission du Premier ministre, Isaac Zida.
Le Burkina Faso traverse une période de transition depuis l'insurrection d'octobre 2014, qui a détrôné le chef de l'Etat de l'époque Blaise Compaoré en raison de sa volonté de modifier la Constitution pour pouvoir se présenter une nouvelle fois à l'élection présidentielle, malgré 27 ans de règne.
Le gouvernement de transition doit organiser une élection présidentielle le 11 octobre prochain. Le Conseil constitutionnel a retenu 14 candiats pour la magistrature suprême.