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Le Pays N° 5338 du 16/4/2013

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Attentats Terroristes : La Somalie, un laboratoire pour le Mali
Publié le mardi 16 avril 2013   |  Le Pays




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En général, il est plus facile de détruire que de construire. C’est une vérité de La Palice dans bien des cas et ce ne sont pas les spécialistes de la lutte contre le terrorisme qui diront le contraire. Les extrémistes se donnent pour mission de répandre la terreur, de semer le chaos dans les zones sur lesquelles ils jettent leur dévolu. Faire le maximum de morts par le biais des attentats de sorte à créer la psychose généralisée au sein des populations est l’un de leur sport favori. En Somalie, les shebabs, à l’exemple de leurs « amis » afghans, les talibans, possèdent cette arme redoutable que sont les attaques-surprises, les attentats. Alors qu’on les croyait affaiblis et vaincus, ils viennent de se rappeler au douloureux souvenir des Somaliens et de toute la communauté internationale.

L’attaque meurtrière qu’ils ont perpétrée contre un tribunal à Mogadiscio atteste, si besoin en était encore, de leur détermination à frapper n’importe quelle cible, pour peu qu’ils aient des chances de l’atteindre et de faire des dégâts comme ils le souhaitent. Il est très difficile de mener la guerre contre un ennemi si ondoyant, sans visage bien figé. Pour ce qui est de la guerre classique, les terroristes de tout bord ont très peu de chance, voire aucune chance de tenir face aux armées bien structurées, formées et équipées qui les combattent. Mais le fossé est large entre le fait de mettre en déroute les bandes terroristes et le fait de parvenir à la sécurisation totale des zones libérées du joug de ces terroristes. En d’autres termes, gagner la guerre n’est pas synonyme de gagner la paix. Et cette réalité est encore plus criarde avec ces extrémistes. Ils sont si obnubilés par leurs convictions qu’ils ne reculent devant rien pour les imposer aux autres. Ils font preuve d’une si grande ténacité que même les zones dans lesquelles ils ont subi de cuisants revers, les zones d’où ils ont été chassés, ne sont jamais à l’abri de leurs contre-offensives sanglantes.

Ce qui se passe en Somalie doit servir de leçon à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) en phase de constitution. En effet, cela vient confirmer la thèse selon laquelle ces extrémistes ne s’avouent jamais vaincus et profitent de la moindre faille sécuritaire. L’attentat contre les soldats tchadiens au Mali s’inscrit du reste dans cette logique. L’attaque meurtrière contre ce tribunal somalien qui intervient alors qu’on avait des raisons de penser que la menace shebab était désormais éteinte ou du moins réduite à sa plus simple expression, est un signe de plus que tout comme en Afghanistan, les terroristes qui sévissent en Afrique, ont la peau dure. Et ce serait une erreur de croire que ceux qui faisaient il y a encore quelque temps la pluie et le beau temps dans le septentrion malien, vont être balayés sans autre forme de procès par la force de frappe des armées présentes sur les lieux, surtout française et tchadienne. Tout comme en Somalie, il faut craindre une résurgence des attaques terroristes même dans les zones dites sous contrôle. Certes, on pourrait penser que ceux du Nord-Mali n’ayant pas eu autant de temps que leurs « confrères » de l’Afghanistan et de la Somalie pour bien « pousser des racines » dans les zones qu’ils contrôlaient, leur éradication serait plus aisée. Mais rien n’est moins sûr. Lorsque vous vous battez pour préserver votre vie, vos valeurs, vos modèles contre un ennemi sans visage, tapi n’importe où et prêt à passer à l’action à la moindre occasion pour imposer ses convictions, fût-il au prix de sa vie et de celles de bien des malheureuses personnes dont le seul tort serait de se trouver sur leur chemin, ce n’est pas une partie de plaisir. Ces terroristes bénéficient parfois de la négligence de ceux qui ont la charge de les traquer ou de la complicité des populations, pour commettre leurs forfaits. Il importe donc de rester vigilant et déterminé, d’être sur le qui-vive. Le moindre laxisme et la moindre somnolence se payent au prix fort en matière de lutte anti-terroriste. La future mission onusienne au Mali devra donc mettre un point d’honneur à ne jamais baisser la garde. Cela permettra, à défaut d’anéantir ce genre d’attaques, de les contenir dans des proportions moins tragiques. Dans cette perspective, le renseignement devient un enjeu encore plus capital. Il devra permettre de nourrir une stratégie d’anticipation perpétuelle, capable d’amenuiser ce péril terroriste. Et en matière de renseignement devant permettre de démasquer et appréhender ces « Fous de Dieu » avant qu’ils passent à l’action, la collaboration des populations, faut-il le rappeler, est d’une nécessité absolue. Ce qui est sûr, gagner la paix totale au Nord-Mali sera une lutte de longue haleine. Les Maliens devront en prendre conscience et ne pas créer victoire trop tôt.

« Le Pays »

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