Les travailleurs de l’Administration publique burkinabè ont vécu leur toute première journée continue après la prise de la mesure gouvernementale instituant de façon continuelle ce système de travail. Si pour certains rien n’a changé dans la pratique en ce sens qu’ils étaient déjà astreints à cette journée continue du fait de certains facteurs, d’autres sont, pour le moment, en train de s’adapter.
Le système de journée continue instauré par le gouvernement burkinabè dans l’administration publique a effectivement commencé ce 15 septembre 2015. Et comme il fallait s’y attendre ou, au moins, l’espérer, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale (MFPTSS), Augustin Loada, n’a pas raté l’occasion de ce premier jour pour donner l’exemple, et signifier à sa façon à ses collaborateurs qu’il devait être suivi.
Présent à l’heure à son bureau, c’est-à-dire à 7h, le chef du département de la Fonction publique et du Travail a ordonné, une fois l’heure d’arrivée légale au service passée, la fermeture des portes de l’immeuble abritant son cabinet.
Tous les agents, dont le nombre n’était point négligeable, qui étaient en retard ont dû rester dehors pendant un bon bout de temps. Tandis que certains d’entre eux ont préféré aller faire un tour pour éviter d’apparaître dans les images des médias, d’autres ont eu la mauvaise idée de tenter d’accéder à leurs bureaux en faisant usage de la force.
Heureusement que le sang-froid de la sécurité a permis d’éviter les désagréments qui auraient pu se produire.
Pour ce qui est de la journée continue elle-même, elle a été vécue par nombre de fonctionnaires comme une simple habitude formalisée et encadrée par un texte réglementaire. Car, pour des raisons pratiques d’ordre économique, sécuritaire et de temps ou de distance, ils étaient déjà nombreux les agents publics qui restaient au bureau à midi pour enchaîner avec la reprise de 15h.
Pour cette catégorie d’agents, un autre avantage de cette formalisation est de leur permettre de rentrer tôt à la maison, à 15h30 au lieu de 17h30, et de pouvoir soit vaquer légalement à d’autres occupations comme donner des cours de vacation ou recevoir des cours de perfectionnement, soit pouvoir mieux s’occuper de leurs familles.
Pour d’autres agents par contre, la pratique du travail continu vient briser des habitudes, surtout pour ceux qui avaient l’habitude de rentrer à la maison à midi pour s’offrir une sieste bienfaisante. Parmi ces derniers il y a sûrement ceux qui auront du mal à s’adapter, le temps de la pause de 30 mn étant très insuffisant pour restaurer et fermer un peu l’œil.
Excepté peut-être le vendredi -où la pause va de 12h30 à 13h30-, permettant ainsi à ceux qui ne prennent pas part à la prière musulmane de piquer quelques minutes de somme. A condition bien entendu de ne pas traîner au restaurant ou au kiosque. En somme, à l’image de l’accueil diversifié dont elle a fait l’objet, la journée continue de travail a été différemment abordée selon que l’on s’y était déjà habitué tout en souhaitant sa formalisation, ou que l’on trouve son application brusque ou inadaptée au contexte.
Juste SAMBA