Le Ministère de la santé à travers la Direction de l’hygiène publique et de l’éducation pour la santé (DHPES), en collaboration avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) a organisé du 8 au 13 avril 2013, une caravane de presse sur la santé de la reproduction, avec un focus sur la planification familiale dans trois régions du Burkina Faso, à savoir : le Sahel, le Centre-Nord et le Plateau central. La caravane a été financée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
En agissant sur la prévalence contraceptive à travers un programme cohérent de planification familiale, on peut réduire de façon remarquable, la morbidité et la mortalité maternelles. Au Burkina, les taux de mortalité maternelle et néonatale sont respectivement de 321 pour cent mille naissances vivantes et 28 décès pour mille naissances vivantes, selon l’Enquête démographique et de la santé (EDS) (2010)…
C’est fort de ce constat que le Ministère de la santé, à travers la Direction de l’hygiène publique et de l’éducation pour la santé (DHPES) et la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) ont ensemble, nourrit l’idée avec les hommes des médias de sillonner du 8 au 13 avril 2013, les régions du Sahel, du Centre-Nord et du Plateau central pour promouvoir la Santé de la reproduction (SR), en général et la planification familiale (PF), en particulier.
Il s’est agi de renforcer le degré de connaissance des populations de la Santé de la reproduction (SR), en l’occurrence de la Planification familiale (PF), une problématique qui se pose, tant en milieu urbain qu’en celui rural.
Situation dans le Sahel
et le Centre-Nord
Parmi les 4 districts de la région du Sahel, c’est celui de Gorom-Gorom qui enregistre le plus faible taux de prévalence contraceptive, 18,85%, en 2012. Pour le représentant du Directeur régional de la santé (DRS) du Sahel, l’attaché de santé, Marc Ganou, en 2012, le taux de prévalence de la planification familiale de la région était de 23,53%. Ce taux, selon lui, est légèrement en hausse par rapport aux taux de 2011 (21,83) et de 2010 (18,31).
« Il s’agit d’une performance qui reste largement en- deçà de la moyenne nationale qui est de 35,7%», a précisé M Ganou. Et d’affirmer que dans la région du Sahel, les indicateurs de santé en général, de la santé maternelle et infantile en particulier sont «des plus faibles du Burkina, comparativement aux autres régions».
Situation
dans le Centre-Nord
Dans la région du Centre-Nord, les caravaniers ont constaté également, une amélioration des indicateurs de Santé de la reproduction (SR), notamment de la PF, même si elle reste en-deçà des attentes. Pour la directrice régionale de la santé du Centre-Nord, Mme Euphrasie Wetta, le taux de prévalence contraceptive de la région était de 26,70% en 2011 et de 26,96% en 2012. Pour la responsable de la santé de la reproduction de Kaya, Korotimi Kassamba, l’utilisation des méthodes modernes de PF reste faible, surtout celles à longue durée d’action (implants…).
Cela a amené les responsables de la santé de Kaya à initier une nouvelle stratégie pour impliquer les hommes dans la promotion de la SR, parce que la plupart des indicateurs revèlent que ce sont les hommes qui sont hostiles à la planification familiale. «L’école des hommes» est une initiative qui a été lancée à Kaya, dans le but d’amener les hommes à s’approprier les bienfaits de la PF.
Dans le Plateau central
Quant à la directrice régionale de la santé du Plateau central, Mme Isabelle Sanou/Bicaba, elle a confié que le taux d’utilisation des méthodes contraceptives en 2012, était de 31,4% dans sa région. «Nous travaillons davantage à améliorer ce taux qui est insuffisant», a-t-elle laissé entendre. Pour Mme Sanou, la proximité du district sanitaire de Ziniaré avec la région du Centre (Ouagadougou) est à la fois un avantage et un inconvénient. Un avantage, parce qu’en cas de rupture d’une méthode contraceptive, les femmes peuvent facilement se l’offrir à Ouagadougou. Ce mouvement influence les indicateurs du Plateau central.
Pour leur part, les gouverneurs des régions visitées, ont tous salué l’initiative d’organiser cette caravane de presse sur la PF et se sont engagés à accompagner les autorités sanitaires, en vue d’atteindre les objectifs. Les gouverneurs des régions du Centre-Nord et du Plateau central ont indexé l’orpaillage qui prend de l’ampleur dans leurs régions (170 sites d’orpaillage à Kaya) et qui empêche les enfants d’aller à l’école et les femmes de fréquenter les services de santé. L’effort de certaines associations comme Khoolesmen de Dori, Cellal rewbé de Gorom-Gorom, ou la Mutuelle des femmes de la santé de Boussé qui œuvrent chaque jour, à promouvoir la PF, a été salué.
Les chefs coutumiers de Barsalogho, de Zitenga, de Boussouma, de Boussé, se sont engagés à sensibiliser les hommes à ne plus être des obstacles à la PF. Dans toutes ces régions, il s’est avéré que beaucoup d’efforts restent à faire, tant au plan de la sensibilisation qu’à celui de la communication. La faible performance de la planification familiale ces dernières années, s’explique par le fait de la forte mobilité des prestataires de santé en PF, le manque de certains matériels en PF, le manque d’intérêt ou d’engouement des populations, les pesanteurs socioculturelles. Malgré toutes ces difficultés, les agents de la santé envisagent de nouvelles perspectives pour réhausser le niveau des indicateurs.