Il s’est tenu, les 9 et 10 avril 2013 à Ouagadougou, un séminaire de formation sous le thème : «Enjeux de la crise dans le nord Mali pour les journalistes ouest africains». Cet atelier, organisé par Reporters du Faso, a connu la participation d’une vingtaine de journalistes venus du Niger, du Mali et du Burkina.
Si la crise sécuritaire et institutionnelle qui secoue le Mali est largement traitée par tous les médias de la sous-région, force est de constater que peu de journalistes maîtrisent les tenants et les aboutissants ainsi les implications de celle-ci. D’où, le séminaire sous le thème, «Les enjeux de la crise dans le nord Mali pour les journalistes ouest africains» organisé par Reporters du Faso à l’intention d’une vingtaine de journalistes burkinabè, maliens et nigériens. Deux jours durant, ces journalistes ont eu droit à des communications animées par des personnalités pétries de compétences dans leur domaine. Au premier jour des travaux, le docteur Mahamoudou Ouédraogo, conseiller à la présidence du Faso, a décrypté l’origine et l’évolution de la crise touarègue. Pour l’ex-ministre de l’information du Burkina, la crise touarègue est la plus ancienne des crises que connait le continent africain. A l’issue de cette communication, les participants ont révisé leurs connaissances sur les genres journalistiques sous la direction du directeur général des éditions Sidwaya, Abou-Bâkr Zida et de Abdoulaye Tao. « Le Burkina Faso face à la menace terroriste : stratégies préventives et réactives ». Qui plus que le directeur général de la sécurité intérieure, le colonel Omer Bationo pour communiquer sur ce thème. Et de la plus belle manière, le colonel Omer Bationo, tout en reconnaissant que le pays des Hommes intègres est exposé à la menace terroriste, rassure l’opinion publique que des dispositions idoines ont été prises par le gouvernement pour faire face à toute sorte de menaces terroristes. En appoint de ces dispositions, le directeur général de la sécurité intérieure a indiqué que seule une collaboration franche de la population peut permettre aux Etats de la bande sahélo-saharienne de faire face au terrorisme. Mohamed Kimbiri, membre du haut conseil islamique du Mali a animé deux communications portant d’une part sur « la mauvaise interprétation des lois islamiques dans le Nord Mali » et d’autre part sur « la radicalisation de l’islam en Afrique de l’Ouest : comment éviter la contagion et préserver l’image de l’islam ». Ces deux communications ont donné l’occasion à Mohamed Kimbiri de démonter l’absurdité des positions des islamistes. Pour lui, les actes posés par les djihadistes au nom de l’islam ne font pas honneur à la religion musulmane.
Le thème portant sur le reportage de guerre, animé par le Dr Mahamoudou Ouédraogo est sans doute celui qui a retenu le plus l’attention des séminaristes qui ont véritablement appris l’évolution du reportage de guerre qui, du reste, existe depuis l’antiquité. Dans la plupart des cas, dira le conférencier, le reporter de guerre est embarqué par une des parties des troupes en combat. Toute chose, selon lui, qui met à rude épreuve l’indépendance du reporter de guerre. Le thème portant sur les techniques d’interview a été animé par Ouézin Louis Oulon, président du Reporters du Faso. Comment réussir une interview ? Voilà la question à laquelle a répondu Ouézin Louis Oulon pour qui, toute interview se prépare sauf dans des cas d’extrême urgence où par exemple l’interviewé a peu de temps à accorder au journaliste. Quelle que soit la situation, enseigne le président du « Reporters du Faso », le journaliste doit poser des questions pertinentes et dignes d’intérêts.
Ayant effectué des reportages sur les théâtres des opérations, notamment au Darfour, Simon Gongo, journaliste à la télévision nationale du Burkina a partagé ses expériences avec les participants.
A la clôture des travaux présidés par le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, représenté par le directeur général de la sécurité intérieure, le colonel Omer Bationo, le président du « Reporters du Faso », Ouézin Louis Oulon, a souhaité que les connaissances acquises lors de l’atelier soient mises en pratiques par les participants. Toute chose dont il ne doute d’ailleurs pas au regard des recommandations prises par les participants. En effet, les séminaristes ont pris des recommandations portant sur la mise en place d’un réseau de journalistes pour la promotion de la paix, sur une meilleure implication des médias dans la prévention et la gestion des conflits et sur le renforcement des capacités des hommes de médias sur les mécanismes de lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier par les Etats et ONG .