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Présidentielles burkinabè, guinéenne et ivoirienne : Les signaux d’alerte de Macky Sall
Publié le lundi 14 septembre 2015  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par A.O
Le président sénégalais Macky Sall a effectué un bref séjour au Burkina le 15 janvier 2015 pour s`enquérir de l`état du processus de transition au pays des Hommes intègres




C’est un mois d’octobre qui s’annonce particulièrement chaud dans notre sous-région. Pas du fait de la température ambiante mais du mercure politique susceptible de monter dans trois pays membres, qui se trouvent être des voisins immédiats, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest : le Burkina, la Guinée et la Côte d’Ivoire.

Des avis de tempête d’intensités diverses, qui ont justifié que le météorologue en chef, le président en exercice, le Sénégalais Macky Sall, convoque samedi dernier un sommet extraordinaire pour sensibiliser ses homologues et prendre, au besoin, des mesures préventives pour éviter que le temps se gâte. En effet, en l’espace de deux semaines, les deux premiers cités, le 11 octobre pour le premier, puis le 25 pour le dernier, organisent des élections présidentielles aux défis aussi variés que lourds à relever.

En temps normal et en bonne démocratie, ces échéances auraient été de simples et banals rendez-vous républicains qui permettent aux citoyens de renouveler leur confiance à leurs dirigeants ou de les renvoyer à leurs chères études politiques s’ils ont déçu les attentes qui avaient été placées en eux. Mais les contextes dans lesquelles ces différents scrutins interviennent incitent à la méfiance.

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, l’élection au Faso a lieu un an après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a contraint à l’exil le président Blaise Compaoré, coupable d’avoir négligé tous les signaux, pourtant couleur rouge sang, qui lui conjuraient de ne pas modifier l’article 37 pour s’éterniser à Kosyam. Il aurait pu entrer dans l’histoire du Burkina, il en est sorti par la fenêtre.

Douze mois plus tard, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Kadiogo. La petite révolution de la Transition suit son cours malgré de nombreux obstacles qui ont jalonné son parcours ; la machine électorale a atteint sa vitesse de croisière depuis l’arrêt, jeudi dernier, de la liste des 14 candidats définitifs retenus par le Conseil constitutionnel ; et, fait marquant, des dirigeants qui ont soutenu jusqu’au bout le projet de tripatouillage ne prendront pas le départ de la course : ainsi d’Eddie Komboïgo (CDP), de Gilbert Ouédraogo (ADF-RDA), du colonel Yacouba Ouédraogo (UBN) et du général de gendarmerie Yipènè Djibril Bassolet (NAFA).

L’ex-majorité, qui dominait la scène politique de la tête et des pieds, n’aura donc pas de candidat pour la première fois depuis le renouveau démocratique de 1991. Tous les recalés disent certes prendre acte de la décision des sages, mais il faut espérer pour la paix sociale que ce ne soit pas du bout des lèvres. Autre nouveauté, c’est que pour une fois le chef de l’Etat « sortant », le « transitaire » Michel Kafando, n’est pas candidat à sa propre succession, de sorte que rarement scrutin aura été aussi ouvert avec deux superfavoris (Roch et Zèph) et une cargaison d’outsiders et de vrais tocards. Tout devrait donc se passer au mieux dans la patrie des hommes intègres, mais plus que jamais la vigilance s’impose à tous les niveaux dans cette ligne droite où on aurait tort de penser qu’on est déjà arrivé à bon port et qu’on peut désormais faire relâche.

Plus sujette à des interrogations est la situation dans le Château d’eau de l’Afrique occidentale où les risques de crues politiques sont permanents. Déjà il y a cinq ans, c’est dans la douleur, les larmes et le sang que le Pr Alpha Condé, après une transition chaotique du capitaine Moussa Dadis Camara, avait été élu. Au prix de nombreux morts et du renoncement, la mort dans l’âme, de son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo, convaincu d’avoir été floué d’une victoire qui lui tendait les bras puisqu’il était arrivé en tête du premier tour avec 44% des voix. C’est dire si le locataire du palais de Sékhoutouréya a envie de prouver qu’il n’avait rien volé autant que pour Cellou le désir de revanche est tenace sur fond de clivages ethno-regionalistes et de relations incestueuses avec Dadis.

Il menace encore donc de pleuvoir sur Conakry. Tout comme à Abidjan où les fantômes de 2010 étaient de sortie la semaine dernière avec la manifestation violente de l’opposition pour exiger des conditions optimales de transparence (composition de la CENI, fichier électoral, accès aux médias publics, etc.) dans l’organisation de la présidentielle du 25 octobre.

Des revendications tout ce qu’il y a de normal si les éboueurs politiques de la lagune Ebrié, qui ne dédaignent jamais patauger dans la fange, n’avaient remué la gadoue en reposant la question de la nationalité d’ Alassane Dramane Ouattara, celle par laquelle tous les problèmes du pays d’Houphouet sont arrivés. Comme si des apprentis pyromanes s’amusaient à rallumer le feu qui couve sous la cendre laissée par la présidentielle de 2010 ; laquelle avait débouché sur un conflit ouvert qui a envoyé ADO au palais de Cocody et expédié Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale.

En ce mois d’octobre, on tremble donc pour cette Afrique de l’Ouest déjà éprouvée par la crise malienne et l’éternel comateux bissau-guinéen que la CEDEAO et la communauté internationale portent à bout de bras.

C’est dire si on n’ a vraiment pas besoin de foyers de tensions supplémentaires et c’est sans doute pour n’avoir pas à guérir que le médecin Macky Sall a voulu prévenir. En tout cas Michel Kafando, Alpha Condé et ADO , tous présents à Dakar, ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas vu ses signaux d’alerte même si tous leurs compatriotes sont aussi comptables de la concorde (ou de la discorde) nationale.
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