Se disant fatigué et déçu de travailler dans des conditions précaires, Abdoulaye Banazaro, travailleur à la SOFITEX, a tenté de s’immoler sur une pile de balles de coton le samedi 13 avril 2013 dans la matinée. On se rappelle qu’il y a une semaine de cela, l’assistant GSP, Hippolyte Bado, en grève de la faim, menaçait lui aussi de s’immoler.
Le sac en bandoulière avec en main un bidon contenant sans doute du liquide inflammable et un briquet, Abdoulaye Banazaro, juché sur une pile de balles de coton, a durant trois heures d’horloge mobilisé les premiers responsables régionaux de la SOFITEX, l’imam de la grande mosquée de Dédougou, El hadj Almamy Famata Traoré, le MBDHP/section de Dédougou, l’ODJ, lesquels ont usé de stratagènes pour le dissuader de commettre son autodafé.
Dans une déclaration dont nous avons pu nous procurer une copie, M. Banazaro, travailleur occasionnel à la section semences, demande la régularisation de la situation professionnelle de tous les travailleurs occasionnels qui totalisent dix ans de service. En outre, il exige la régularisation de la situation des agents qui sont à la section semences, des agents qualité sécurité, de quatre agents travaillant au magasin, d’un agent de l’usine et d’un autre à l’atelier.
En prenant une telle décision, l’homme dit se donner en martyr pour que la situation de nombreux travailleurs de la SOFITEX, qui sont plongés dans le désespoir après une décennie de service alors qu’aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon, change. Cet acte, qui n’est que la partie visible de l’iceberg, sonne comme un avertissement pour les responsables de la nationale des fibres textiles pour qu’ils prennent à bras-le-corps la question de la gestion des ressources humaines où de nombreux travailleurs saisonniers sont sans espoir.
De nombreux agents occupent depuis plusieurs années des postes qui nécessitent leur présence de façon permanente sur leur lieu de travail. A cela s’ajoutent les disparités entre des agents qui occupent le même poste mais sont logés à des catégories et ont un statut qui varient d’une région cotonnière à une autre. Autant de problèmes qui posent avec acuité la question de la gestion des carrières dans cette boîte.
Grâce aux multiples interventions, l’intéressé a fini par renoncer à sa tentative d’immolation. Aux dernières nouvelles, la direction s’attellerait d’ailleurs à résoudre ces dossiers pendants.
