Dans la poursuite de ses objectifs qui consistent à rendre disponibles les informations relatives à la planification familiale, la caravane de presse qui sillonne depuis le 8 avril dernier les six régions du Burkina, a séjourné le mercredi 10 avril 2013, dans la province de Kaya.
Les travaux de la caravane ont commencé dans cette région par un entretien avec le personnel de la direction régionale de la santé afin de faire l’état de la planification familiale dans le centre sanitaire de Kaya. De-là, elle a été reçue par le gouverneur du Centre-nord, avant de mettre le cap sur la direction du district sanitaire de Barsalogho.
Pour la directrice régionale de la santé du Centre-nord, Dr Euphrasie Wetta, certains indicateurs de la santé de la reproduction sont satisfaisants, car des efforts sont faits par les agents de santé, les administrations, les religieux et des organismes non gouvernementaux. Autant il y a certains indicateurs satisfaisants autant d’autres ne le sont pas, selon elle. Dr Euphrasie Wetta a surtout mis l’accent sur l’accueil dans les centres de formation sanitaire. Quant à elle, seul un bon accueil peut motiver le patient, et surtout les femmes, à se rendre dans un centre de santé. « Si ce côté est négligé, alors cela va de soit que le patient ne fréquente plus le centre de santé », a-t-elle attiré l’attention des agents de la santé sur l’accueil. Elle a suggéré le renforcement des compétences des agents de santé sur le terrain et les a invités à changer de comportement.
Korotimi Kassamba a exposé sur l’état des lieux de la planification familiale au niveau de la région du Centre-nord. Elle a fait une comparaison du taux de prévalence contraceptif de 2011 à celle de 2012. Pour elle, 2011 s’en est tiré avec un taux de prévalence contraceptif de 26% contre 22% en 2012. « L’utilisation des méthodes modernes de planification familiale reste relativement faible. Surtout l’utilisation des méthodes à longue durée d’action », a-t-elle soutenu. Selon Korotimi Kassamba, ce faible taux de prévalence est dû à des pesanteurs socioculturelles, au faible niveau d’instruction de la population et au développement des différents sites d’orpaillages dans la région. Car selon son explication, les femmes et les filles préfèrent se lancer dans la recherche archaïque d’or. Des familles entières se déplacent vers les sites d’orpaillage et ces dernières se désintéressent de leur santé, voire de celle des enfants. Elle a également mentionné la faible implication des hommes à la planification familiale. Le gouverneur de la région du Centre-nord, Mariam Zoromé/Diallo a avancé la même idée. « On compte au total 174 sites aurifères dans la région du Centre-nord. Et le gain facile pousse les femmes et les filles vers ces sites », a-t-elle ajouté.
Albassa Kodo du district sanitaire de Barsalogho a pratiquement évoqué les mêmes difficultés que ces prédécesseurs de Kaya. A la seule différence, que la commune de Barsalogho ne possède pas de site aurifère. Le phénomène de la planification familiale est récurrent. « Les hommes sont aussi réticents par rapport au sujet de la planification familiale », a-t-il laissé entendre .