Il faut s’attendre à un nouvel avis du Groupe de travail du Conseil des droits de l’Homme, qui avait déclaré la détention de Karim Wade arbitraire. L’Etat du Sénégal, à travers ses avocats, a exposé sa version de l’affaire devant cet organe et obtenu la promesse d’une seconde lecture de la plainte de l’ancien ministre d’Etat, condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite.
Les avocats de l’Etat du Sénégal sont rentrés de Genève où ils ont rencontré le Groupe de travail sur la détention arbitraire. Les experts engagés par le Conseil des droits de l’Homme avaient considéré la détention de Karim Wade arbitraire, par conséquent illégale. Cependant, du fait que sa version de faits dans cette affaire d’enrichissement illicite n’avait pas été prise en compte, le gouvernement du Sénégal a tenu à se faire entendre par les membres dudit groupe. Il est apparemment heureux du résultat obtenu.
Les conseils dépêchés en Suisse pour cette cause ont déclaré hier, lors d’une conférence de presse, que «le groupe de travail a promis de réexaminer le dossier du Sénégal». Ces voix des autorités sénégalaises ont partagé les griefs soulevés à Genève. Selon Me Moussa Félix Sow, cet organe s’est penché sur la détention arbitraire en se focalisant sur la période d’avant juillet 2014. «Or le mandat du groupe autorise à intervenir sous réserve qu’aucune décision de justice n’est prise.
La Commission d’instruction de la Crei avait rejeté sa demande provisoire (de Karim Wade. Ndlr). La Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite) en a également fait de même. La Cour de justice de la Cedeao avait rendu une décision pour dire que la détention de Karim a une base légale», a déclaré l’avocat. Mieux, lui et ses collègues de la partie civile estiment que, en tant que mandataire du Conseil des droits de l’Homme, «celui-ci ne peut examiner une réclamation que si le plaignant a épuisé toutes les voies de recours». Malgré tout, regrettent-ils, «ces membres ont jugé recevable la plainte de Karim Wade». Le cas Sétondji Roland Adjovi
Quant à l’Etat, le rapport qu’il a servi en guise de réponse avait été considéré irrecevable pour être arrivé après quelques heures de retard. «Le groupe de travail est resté pendant huit mois avant de donner son avis. Pendant tout ce temps, il recevait des informations du plaignant. Le groupe de travail n’a pas accusé réception de la réponse de l’Etat. Ils disaient qu’il était hors délai. Devant les Nations-Unies, il n’y a aucune convention qui applique la computation des délais», a souligné Me Félix Sow.