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Encadrement technique des étalons : des journalistes jugent les débuts de gernot rohr
Publié le mardi 8 septembre 2015  |  Le Quotidien
Gernot
© Autre presse par Dr
Gernot Rohr




Six mois après sa nomination officielle à la tête des Etalons A (le 24 février 2015), l’ex-sélectionneur du Mena du Niger a disputé 5 matches dont deux officiels et 3 amicaux. Quel jugement font-ils des débuts de Gernot Rohr ? C’est à ces questions que des journalistes sportifs burkinabè ont apporté des réponses. Si certains jugent le bilan négatif, ils reconnaissent également que les responsabilités sont partagées. Par contre, d’autres estiment qu’il faille laisser plus de temps au sélectionneur germano-français pour asseoir sa stratégie.

Mamadi Ouéna, journaliste à la télévision nationale
« Il n’a pas encore montré qu’il maitrise son groupe »
« Ce sont des débuts difficiles parce que depuis 5 ou 6 ans, le Burkina Faso sait voyager. On a toujours réussi à avoir de bons résultats à l’extérieur, dans des conditions difficiles. On se rappelle des déplacements au Lesotho, au Malawi avec d’autres entraineurs. Après la victoire contre les îles Comores, on vient de perdre contre le Botswana. Dans ce groupe D où le Burkina est le favori, on laisse filer l’Ouganda qui a désormais 6 points. Ça veut dire que le mois de mars sera crucial pour les Etalons, car on a la double confrontation avec l’Ouganda, dans la même semaine. Ça va déterminer la suite de la compétition pour le Burkina.
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a des regrets dans le choix de Gernot Rohr. C’est vrai qu’il a des débuts difficiles, mais il n’est pas beaucoup aidé. Presque tous les cadres de l’équipe des Etalons sont en méforme que ce soit Jonathan Pitroïpa qui vient de changer de club, tout comme Charles Kaboré qui n’était pas en odeur de sainteté avec Kuban Krasnodar et qui a été prêté au FK Krasnodar. Il y a aussi Bakary Koné qui est poussé à la sortie à Lyon et qui n’a pas pu bouger, Alain Traoré… Maintenant, je crois que Gernot Rohr doit prendre son courage en main pour ne serait-ce qu’intégrer certains joueurs locaux et également compter sur les joueurs burkinabè qui jouent en Afrique, c’est-à-dire en Tunisie, en Algérie, au Maroc… parce que ceux qui jouent actuellement en Europe ne sont pas en forme. Par ailleurs, il n’a pas encore montré qu’il maitrise son groupe. Il faut qu’il se réveille, sinon il donnera forcément raison à ceux qui pensent qu’il n’était pas le bon choix. »

Boukari Ouédraogo, journaliste à Burkina 24
« C’est toujours la même équipe avec les mêmes problèmes »
« Le bilan est mitigé avec une victoire et une défaite face à des adversaires qui ne sont pas de gros calibres du football africain. C’est vrai qu’on a vu que l’équipe a beaucoup souffert avant de s’imposer 2 buts à 0 contre les îles Comores. On avait mis cela sur le coup de la reprise. On avait dit qu’au sortir d’une CAN ratée, les joueurs devaient prendre le temps de se retrouver. On se rappelle que c’est en 2e période qu’ils se sont retrouvés. Cette fois, les Etalons ont été dominés pendant tout le match. Cela peut aussi s’expliquer par l’état de forme des joueurs. On n’a pas encore vu la marque de Gernot Rohr sur l’équipe. C’est toujours la même équipe avec les mêmes problèmes qu’on connaissait. Peut-être que lors de la 3e sortie, il pourra imprimer sa marque sur l’équipe des Etalons.
Il n’était pas mon premier choix pace qu’il n’a pas encore fait ses preuves sur le continent, même s’il a pu qualifier le Gabon pour les ¼ de finale lors de la CAN 2012. Mais là également, c’était à domicile. A part cela, il n’a rien prouvé sur le continent africain. Dire qu’on regrette, il faudra attendre la fin des éliminatoires pour être situer, tirer les conséquences du choix de Gernot Rohr comme entraineur. »

Moussavou Bila, correspondant de Canal+ au Burkina
« Il ne faut pas jeter la pierre à Gernot Rohr »
« Je pense qu’il ne faut pas jeter la pierre à Gernot Rohr. Je pense qu’il a fait de bons débuts. Pour avoir vu ses matches amicaux, je pense qu’il a donné du dynamisme au jeu des Etalons, de l’envie de jouer. J’ai rarement vu les Etalons aussi bien jouer que contre le Cameroun, à Paris. C’est déjà bien. Gagner contre les Comores, ça veut dire qu’il a bien débuté. Maintenant, ce n’est pas parce qu’il a perdu contre le Botswana qu’il faut lui jeter la pierre, le juger négativement. C’est un match de début de saison et ça se comprend. Toutes les équipes ont très mal joué pendant cette 2e journée simplement parce que d’autres ont commencé le championnat et son à une, deux, voire trois journées. Les jambes sont lourdes. La Côte d’Ivoire a fait une contreperformance, le Ghana et l’Algérie ont souffert, la Tunisie est tombée… Le Burkina pouvait ne pas tomber. Ce n’est pas une raison valable, mais avec des joueurs qui sont dans des conditions pas du tout stable en club, il faut comprendre. Je pense qu’il est venu apporter ce qu’il a à apporter. Il faut donc le laisser. Il y a combien de nouveaux joueurs qui ont été appelés ? Pierre Daila, Patrick Malo… il a rappelé Ali Rabo… Cela veut dire qu’il est en train d’essayer beaucoup de choses. Pour l’instant, il a un bilan, à mon humble avis, positif. Il faut le laisser continuer à travailler. On aura de meilleurs résultats à l’avenir.
Il n’y a aucune raison de regretter le choix de Gernot Rohr, pour le moment. On est dans une compétition. Il y a des matches de poule. Il faut le juger au résultat final. S’il n’arrive pas à se qualifier, il faut, peut-être, lui jeter la pierre. Quand je fais le bilan, c’est lui qui a eu le courage de jouer contre de grandes nations comme le Cameroun. J’ai très bien apprécié le match, même si à la fin, par manque d’efficacité et de concentration, le Burkina a perdu. Il faut le laisser continuer à travailler. Mais, ça ne veut pas dire qu’on ne veut pas le critiquer. J’ai foi que d’ici la fin des éliminatoires, il pourra redresser la barre. »

Adama Salambéré, journaliste aux Editions Sidwaya
« L’entraineur doit savoir quel joueur il faut pour une équipe nationale de taille »
« Il a déjà une victoire et une défaite en compétition officielle. Mais dans l’ensemble, il a déjà 5 matches à son actif dont 3 défaites pour deux victoires. Si on prend en considération ces 5 matches, c’est un bilan négatif. Il lui faudra redoubler d’efforts pour essayer d’enrayer cela. Mais, il faut aussi dire que nos joueurs ne jouent pas dans leurs clubs. Tous ceux qui sont, soi-disant, dans les grands clubs ne jouent pas assez, certains sont permanemment sur le banc et jouent des bouts de match, d’autres ne sont jamais alignés. On peut aussi dire que c’est au regard de cette situation que ça ne va pas. Maintenant, c’est à l’entraineur de savoir quel joueur il faut choisir pour mettre en place une équipe nationale de taille.

Tout se passe comme si nous ne faisions pas la promotion de notre football. La FBF a organisé une soirée durant laquelle les meilleurs footballers de la saison ont été récompensés. Banou Diawara, en tant que meilleur buteur a été désigné meilleur joueur de la saison. Mais, il n’a pas été sélectionné. J’ai l’impression qu’il faut que les joueurs quittent le Burkina avant qu’on ne les appelle. Quand Moussa Yédan était au Burkina, tout le monde disait qu’il était bien. Mais, dès qu’il a quitté le Burkina, il a été appelé. Pareil pour Pierre Daila. Ce n’est que quand il est parti au Mali qu’il a été appelé en équipe nationale. On me dira surement qu’il y a un local dans l’équipe, en la personne de Baba Zongo. Mais, ce sont des gens qui n’ont pratiquement pas la chance de jouer.
On peut plus ou moins parler de regret parce que des trois qui avaient été retenus, il était, à mon avis, le dernier choix. J’aurai préféré Stephen Keshi, car il connait bien le Burkina et le football africain, en général. Même si Gernot Rohr avait déjà entrainé le Niger, pour moi le meilleur choix reste Stephen Keshi. Il était le mieux placé pour entrainer les Etalons.

Jacques Théodore Balima, journaliste à Lefaso.net
« Le Burkina vit aujourd’hui de son passé »
« C’est un bilan mitigé avec une victoire contre les Comores et une défaite contre le Botswana. C’est peut-être son système de jeu qu’on pourrait reprocher à l’entraineur. Mais, là également ce n’est vraiment pas de sa faute parce qu’on doit connaitre le niveau d’un entraineur avant de l’engager. On sait qu’il est passé par le Niger sans grands résultats. Alors, si on a voulu le moins cher et qu’on l’a pris, ce qu’il a comme systèmes de jeu, même si c’est médiocre, on ne peut pas lui en vouloir. On ne peut pas lui demander de connaitre ce qu’il ne sait pas.

Il faut aussi noter que nous avons un effectif vieillissant. C’est dommage. C’est vrai que ce sont des gens qui nous ont apportés des résultats, mais il faut reconnaitre qu’ils sont vieillissants. Nous sommes pratiquement à 5 journées dans les différents championnats. On constate que beaucoup de joueurs ne jouent plus. Un gars comme Bakary Koné qui est tout le temps sur le banc de touche, on ne peut pas attendre grand-chose de lui. Un gars comme Alain Traoré qui, depuis le début du championnat ne totalise que 16 minutes de jeu, on ne peut pas attendre beaucoup de lui. Il y a aussi Pitroïpa qui est dans un championnat moins fort que le championnat français dans lequel il évoluait. On ne peut pas lui demander l’impossible. Aristide Bansé qui évolue en Afrique du Sud, on ne peut pas lui encore grand-chose. C’est pour dire que tous ces éléments réunis, ça ne devait pas être surprenant qu’on n’en arrive à ce résultat.

Le Botswana est un petit poucet par rapport au Burkina. Mais, le Burkina vit aujourd’hui de son passé, du nom qu’il a obtenu depuis la CAN 2013. C’est ce qui lui permet d’être encore considéré comme une équipe qu’on peut qualifier d’assez grande. Mais, il n’y a plus rien d’exceptionnel.
Il n’y a pas vraiment de regret parce que nous sommes encore au début. Il y a encore beaucoup d’autres matches qui arrivent. On attend de voir ce qu’il va faire. Mais, je crois que si au prochain match, il y a encore une défaite, il y aura lieu de commencer à s’inquiéter. Il faudrait aussi ajouter l’état d’esprit dans le groupe. On voit des interviews qui dénoncent çà et là un manque de professionnalisme au sein de la FBF, et les conditions des joueurs quand ils viennent en équipe nationale. Ce sont des facteurs qui peuvent contribuer à donner de mauvais résultats. »

Propos recueillis par Philippe Bouélé BATIONO
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