Les habitants de Bogandé ont suivi impuissants la furie des eaux le jeudi 3 septembre 2015. Leurs habitations ont été envahies par les eaux les contraignant à leur abandon et peu après la digue n'ayant pas pu contenir les eaux a cédé très tôt dans la matinée du vendredi 4 septembre.
Dans les secteurs 4,5 et 6 de la ville de Bogandé et dans certains villages riverains du barrage, on déplore d'importants dégâts matériels. Selon les informations du service de la Direction Provinciale de l'Action Sociale de Bogandé on estime à plus de 300 personnes touchées par ses inondations. Ce sont pour la plupart des maisons qui se sont écroulées mais aucune perte en vie humaine n'a été enregistrée.L'identification et l'évaluation des dégâts se poursuivent sur le terrain par les agents de l'action sociale pour déterminer définitivement le nombre des victimes a confié Laurent BEOGO Directeur Provincial de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale de la Gnagna.
La grande désolation se fait le plus sentir au niveau des exploitants du périmètre irrigué, là où plusieurs centaines de tonnes de riz se produisaient chaque année. Rien ne pourra être produit de sitôt car le barrage qui servait à la fois à la production de riz et la pratique des cultures de contre saison s'est vidé de tout son contenu. Selon le secrétaire général du groupement des producteurs du périmètre irrigué de Bogandé, André Labodi Ouoba, la perte est énorme pour toute la population de la commune de Bogandé. Le drame est que la majorité des producteurs ont depuis des années abandonné les travaux champêtres et se sont investi dans la production du riz puis les cultures de contre saison. "C'est la catastrophe", s’écriaient les populations venant d'apprendre le désastre.
Selon certains, si rien n'est fait, la souffrance viendra à la porte de la cité de BANTIA car l'apport de ce barrage est inestimable. Dès la survenue des dégâts, le Comité Provincial de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (COPROSUR) s’est mis en branle pour apporter un secours aux victimes. Ainsi la matinée du vendredi n'a pas été du tout repos pour ses membres. Le haut-commissaire de la province Ousmane BALIMA, président du COPROSUR et ses collaborateurs se sont rendus dans les différents secteurs pour constater les dégâts causés par les eaux.
Au cours de cette visite ils ont adressé un message de compassion et d'encouragement à la population sinistrée. Une rencontre d'urgence a été ensuite tenue afin de trouver les voies et moyens nécessaires afin d'apporter des solutions adéquates aux préoccupations des sinistrées. Des préoccupations qui se résument à la question du relogement et celle d'une éventuelle apport en vivres aux sinistrés. Il convient de relever que dans des situations pareilles il est nécessaire que des mesures idoines soient prises dans des délais raisonnables en faveur de ses sinistrés. Et le soutien des uns et des autres ne seront pas de trop.
OYE Ardjima Yempabou TINDANO