Plusieurs dénonciations viennent d’être formulées par l’Association burkinabé des consommateurs de services de communications électroniques (Abce). Elle critique l’accord conclu en juin 2015 entre Canal+ et la société Neerwaya Multivision, pour la diffusion de certaines chaines de télévision, notamment les chaines Canal +. L’Abce relève que les intérêts des consommateurs sont lésés, et accuse l’opérateur français Canal+ d’« exploitation abusive d’une position dominante » sur le marché de distribution Tv.
L’Abce dénonce par exemple l’une des clauses du contrat qui interdit à Neerwaya Multivision de distribuer certaine chaînes sportives, à l’instar de beIn Sports et Super Sport, sous le prétexte que pour certains évènements sportifs, Canal+ détient l’exclusivité de la diffusion au Burkina et dans plusieurs pays africains. Du coup, de nombreux abonnés ont constaté la suppression de beIn Sports sans avertissement préalable, ni compensation.
Est également critiquée la disposition du contrat qui impose à Neerwaya Multivision de proposer les chaînes Canal+ en option. Pour les avoir désormais, l’abonné doit payer un abonnement minimal de 2000 FCfa. Or cette augmentation du coût de service n’était pas prévue dans le contrat avec Neerwaya Multivision. L’association des consommateurs invite d’ailleurs cet opérateur « à prendre sans délai les mesures en vue de la réparation des préjudices subis par les consommateurs ».
Autre grief, l’arrimage de Neerwaya Multivision aux prix pratiqués par Canal+, or la qualité de service n’est pas la même. Plus globalement, l’Abce dénonce « la cherté des prix pratiqués par ces entreprises à leurs clients ». C’est pourquoi, l’Abce « estime que cet accord est la manifestation de l’exploitation abusive d’une position dominante de la part de Canal+ Afrique », en violation du règlement de 23 mai 2002 relatif aux pratiques anticoncurrentielles au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Pour ces raisons et bien d’autres, l’Abce invite Canal+ et Neerwaya Multivision à revoir les termes de leur contrat, sinon « c’est aux consommateurs de prendre leurs responsabilités à travers des actions visant à boycotter les produits de ces entreprises ».