Depuis le lundi 31 août 2015, la population de Perkoa a instauré un blocus à l’entrée de la mine de zinc, empêchant toute entrée et toute sortie. Conséquence, les activités sont bloquées et la mine ne fonctionne plus. Lundi dernier, les véhicules et les cars qui assurent le transport des travailleurs partis de Koudougou et de Ouagadougou ont dû rebrousser chemin devant l’intransigeance des croquants, qui refusaient de laisser passer quiconque.
Les autorités provinciales du Sanguié, avec à leur tête le haut-commissaire, qui se sont rendues sur les lieux n’ont pas réussi à faire fléchir les manifestants qui ont dit qu’ils ne quitteraient les lieux que quand ils auraient un engagement signé des responsables de la mine concernant leurs revendications. Hier jeudi, une mission du ministère en charge des Mines a été envoyée à Réo, chef-lieu de la province du Sanguié, où devait se tenir une rencontre avec les autorités de la province, les responsables de la mine et les représentants du village de Perkoa. Cette rencontre n’a cependant pas pu se tenir, le blocus n’ayant pas permis aux responsables de Nantou Mining de rallier Réo. S’étant rendue à l’entrée de la mine, la délégation a longuement échangé avec les délégués des frondeurs, puis directement avec ceux-ci sans toutefois réussir à les convaincre de mettre un terme à leur mouvement afin de permettre des négociations entre les différentes parties. Face au refus de la population de lever le blocus, la délégation est repartie à Ouagadougou, non sans avoir indiqué aux manifestants qu’ils seraient tenus pour responsables de tout ce qui adviendrait.
Nous reviendrons plus en détail sur cette journée du jeudi 3 septembre. Quand nous quittions les lieux aux environs de 15h 30, les frondeurs maintenaient leurs positions devant une escouade de CRS qui campait à l’entrée de la mine afin, sûrement, de parer à toute éventualité.
Cyrille Zoma