Les agriculteurs de Boussé ont organisé une marche le 18 septembre 2012 pour exprimer leur ras-le-bol face aux éleveurs de Ritigue Kodogo qui, disent-ils, laissent allègrement leurs animaux détruire des champs de mil dans le secteur N°4 de Boussé.
Ils étaient nombreux, les agriculteurs de Boussé, à battre le pavé en direction de la préfecture pour, ont-ils dit, protester contre la destruction de vastes champs de mil par des bœufs appartenant aux éleveurs de Ritigue Kodogo, localité située à 4 km de Boussé. Ces hommes et femmes, dabas en main, étaient, pour la plupart, venus des secteurs 1, 3 et 4 pour exprimer de vive voix aux autorités départementales le préjudice subi. Selon le responsable des manifestants, Tuwaongo François Zoungrana, le procédé des éleveurs est simple : « Ils laissent le plus souvent les animaux détruire leurs champs la nuit alors qu’eux sont à la maison. Et ce n’est que le lendemain, que l’on constate les dégâts. Alors, nous sommes allés les voir (NDLR : les éleveurs) pour qu’ils s’abstiennent de ces pratiques car elles nuisent à la cohabitation. Et leur chef nous a tenu ces propos de va t-en guerre » : « qu’est-ce que vous pouvez me faire, si vous voulez, appelez-moi au tribunal, j’ai des bœufs, je vais vendre et assurer mon procès et vous ? ». A en croire le porte-parole des manifestants, ce sont ces propos qui ont irrité les agriculteurs qui se sont résolus à organiser une marche pour avertir l’administration de leur volonté de repousser ces éleveurs dans d’autres zones d’ici 30 jours si les autorités ne résolvent pas ce différend. Le préfet de Boussé, Jean Baptiste Somé, qui a accueilli les marcheurs, leur a dit avoir pris note et les a assurés que leurs doléances seront transmises à qui de droit. Il leur a surtout prodigué des conseils en leur indiquant que si toutefois le champ de l’un d’entre eux venait à être détruit, que l’intéressé leur amène les animaux responsables et l’affaire sera jugée et le propriétaire des animaux paiera les dégâts causés ou l’affaire sera transférée dans des tribunaux à l’échelon supérieur. « Mais ne rendez pas justice vous-même », les a-t-il conseillés. Après avoir reçu ces conseils, les manifestants ont continué leur marche bien coordonnée puisque il n’y pas eu de casse vers la ville en lançant des slogans du genre : ‘’nous donnons 30 jours aux éleveurs pour qu’ils se retirent des zones des champs’’. Nous avons tenté de joindre le chef des éleveurs pour avoir sa version des faits mais en vain.
