Une pluie accompagnée d’un vent violent a provoqué, le mardi 1er septembre 2015, d’importants dégâts dans le village de Malou (province du Sanmatenga). Le seul Collège d’enseignement général (CEG) de la localité est en grande partie dévasté.
Le pied soigneusement enfoui dans un sachet plastique noir pour protéger le bandage fait au CSPS de la localité quelques heures auparavant, Lassané Ouédraogo, l’a échappé belle. Elle, c’est la furie du vent violent qui a balayé son village, Malou en début d’après-midi du mardi 1er septembre 2015.
« Je m’étais abrité sous le hangar d’une cafétéria au carrefour mais le vent était si fort que l’eau de pluie parvenait à me mouiller. C’est lorsque j’ai voulu changer de lieu qu’une branche s’est détachée de l’arbre d’à côté et tombait sur moi. J’ai pu l’éviter et m’en suis tiré avec cette blessure au pied et une égratignure à la main », explique le jeune homme de 25 ans.
Des maisons décoiffées pour certaines, entièrement ou partiellement écroulées pour d’autres, des arbres déracinés et des poteaux électriques de haute tension quasiment au sol. C’est le triste spectacle qui s’offrait au visiteur à notre passage peu avant 18 heures, ce 1er septembre et qui a plongé les habitants dans une consternation lisible sur les visages.
Le bilan provisoire, fait savoir le secrétaire général du Conseil villageois de développement, Pamoussa Sawadogo, est d’une trentaine de maisons, les bâtiments (habitation et bureaux) du service de l’Environnement touchés, le Collège d’enseignement général (CEG) en grande partie détruit et des pylônes de la SONABEL endommagés. Toute chose que confirme le commissaire de police, Abdoul Aziz Compaoré du département de Mané dépêché sur place.
« Les dégâts matériels sont importants mais heureusement il n’y a pas de blessés graves ni de perte en vie humaine », rassure celui-ci. Un tour d’horizon permet en effet de prendre la pleine mesure de l’ampleur des dégâts. Ayant élit domicile dans un bâtiment appartenant à un groupement local, le chef du service de l’Environnent n’a pu récupérer qu’une petite partie de ses effets personnels. « Je m’apprêtais à faire la cuisine aux environs de 13 heures lorsque la pluie a commencé.
Soudainement un vent comme je n’en avais jamais vu ici avant a soulevé une partie du toit. Quelques instants après, tout a été emporté. J’ignorais que le bureau était aussi touché. D’ici que j’y fasse un tour tous les documents étaient déjà trempés », témoigne l’assistant des Eaux et Forets, Doubadé Innocent Ayoro. Si les bâtiments du service de l’Environnement n’ont vu que leurs toits emportés, ce n’est pas le cas du seul CEG du village qui a subi des dégâts plus importants.
La toiture morcelée du bâtiment abritant les salles de classes est projetée à plusieurs dizaines de mètres de celui-ci.
L’édifice en lui-même, vieux de trois ans s’est écroulé sur plus de sa moitié, brisant au passage de nombreux table-bancs. Les logements des enseignants et les locaux de l’administration bien qu’encore débout ne présentent guère un meilleur visage. « Demain (mercredi 2 septembre Ndlr) le fondateur fera certainement le point et c’est à lui de voir quelle sera la conduite à tenir », confie le surveillant du collège, Alassane Sawadogo qui s’attèle à rassembler ce qui peut encore l’être.
D’autres habitants de Malou se retrouvent également sinistrés. Des six maisons que compte la famille Ouédraogo, deux sont écroulées et deux autres partiellement décoiffées. Avec la pénombre qui s’installe l’heure est au réaménagement pour dégager de la place dans celles ‘’rescapées’’ faute de quoi, la nuit devra se passer à la belle étoile.
Les hommes du chef de centre SONABEL de Kongoussi, Boureima Kéïta s’activent aussi de leur coté à la lueur des dernières heures du jour pour parer au plus urgent. « Cinq points sont dans un état défectueux et en ce moment le centre de distribution de Kongoussi est hors tension. Nous allons interrompre la ligne pour isoler la partie concernée et à l’amont, remettre en marche pour les clients raccordés. Demain une équipe viendra avec la grue et nous procéderons au remplacement des poteaux qui l’exigent», affirme M. Kéïta.
Voro KORAHIRE