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Ablassé Ouédraogo : «Ceux qui avaient déclaré que l’article 37 était anti-démocratique doivent aussi être exclus»
Publié le jeudi 3 septembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Ablassé
© Autre presse
Ablassé Ouédraogo
Président du parti « Le Faso Autrement ».




Comment réagissent les candidats à la présidentielle dont les dossiers ont été invalidés ou validés ? Nous avons tenté vainement de joindre certains d’entre eux. Si Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA dit avoir pris acte de la décision du Conseil constitutionnel, « soucieux de la paix pour notre pays », comme il l’a écrit sur Twitter et sa page Facebook, Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement envisage, lui, de déposer des recours contre les « concepteurs, inspirateurs, initiateurs et exécutants de la modification de l’article 37 de la Constitution ».

Quels sont vos sentiments après la publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle qui comporte votre nom ?

En tant que républicain, nous voudrions saluer le travail d’analyse fait par le Conseil constitutionnel, qui a produit la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Nous saluons sa sagesse et, en tant que démocrate, respectons sa décision.

Mais il s’agit d’une liste provisoire, ce qui veut dire que la liste définitive sera produite après les recours, qui interviendront conformément aux lois et règlements de notre pays en matière d’organisation des élections. Nous appelons donc les Burkinabè à respecter les décisions de cette institution faîtière en matière électorale.

Allez-vous déposer des recours contre certains candidats ? Si oui, lesquels et pour quelle raison ?

Les candidats étant autorisés à porter des recours contre d’autres candidats, nous n’excluons rien. Cela veut dire que la démocratie s’enracine dans notre pays.

Mais nous disons que les sanctions doivent concerner l’ensemble des acteurs politiques qui ont travaillé à mettre dans la tête du président Compaoré que la modification de l’article 37 était possible et faisable. Au nombre de ces acteurs politiques qui doivent être sanctionnés avec la même rigueur que celle qui vient d’être appliquée, il y a les concepteurs, les inspirateurs et les initiateurs de la modification de l’article 37. Ça couvre aussi les exécutants, c’est-à-dire les membres du dernier conseil extraordinaire des ministres du 21 octobre 2014 et les députés qui ont été hébergés à l’hôtel Azalaï pour voter allègrement le projet de loi alors contesté.

Les initiateurs du processus de modification, c’est l’ensemble des acteurs politiques qui ont mis en place la procédure, les voies et moyens et les mécanismes de la modification.

L’insurrection s’est produite parce que le président Compaoré a été encouragé et même poussé par des acteurs politiques.

Par conséquent, comme le stipule le code électoral, tout cet ensemble d’acteurs politiques de l’ex-majorité, y compris ses anciens dirigeants qui l’ont soutenu depuis février 2010 en déclarant ouvertement et publiquement que l’article 37 était antidémocratique, ont travaillé à la mise en œuvre de la modification de l’article 37.

Nous sommes en train d’examiner les preuves et les pièces qui pourront donc aider le Conseil constitutionnel à déclarer inéligibles un certain nombre de candidats retenus sur la liste provisoire mais qui sont concernés par le contenu du code électoral.

Notre démarche vise l’enracinement de la justice et de l’équité. Un Etat de droit doit être un Etat de justice et d’équité.

Entretien réalisé par Adama Ouédraogo Damiss
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