Officiellement installés le 15 mars dernier, les membres de la Commission nationale de toponymie (CNT) tiennent, du 8 au 13 avril 2015 leur première session de l’année 2013. Six jours durant, les participants à cette session vont se pencher sur l’examen et la validation des toponymes de cinq nouvelles cartes en cours de production dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Nord. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par la directrice générale de l’Administration du territoire/MATS, Mme Kouara Apiou/Kaboré Joséphine, représentante du ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports.
Adopter une forme linguistique officielle aux noms des lieux ou toponymes de chaque localité du Burkina Faso est l’un des défis de la Commission nationale de toponymie (CNT) dont les membres ont été officiellement installés le 15 mars dernier. C’est dans ce cadre que s’inscrit la présente session, la première de l’année 2013, qui se tient du 8 au 13 avril. La Commission va, en effet, examiner et valider cinq nouvelles cartes en cours de production dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Nord. Une façon, pour elle, de contribuer à l’amélioration du patrimoine culturel du pays. Et ce, en mettant à sa disposition des documents répondant aux besoins d’harmonisation et de normalisation des toponymes nationaux dans le domaine de la production cartographique, de la signalisation routière, touristique, de la littérature, etc. A en croire le directeur général de l’Institut géographique du Burkina (IGB), Claude Obin Tapsoba, une première séance avait consacré l’adoption de plus de 2 000 noms et la présente session s’inscrit dans cette continuité de sorte à avoir, sur des cartes que produit l’IGB, des noms avec une forme linguistique officielle. La première étape de cette session sera consacrée à l’examen des toponymes qui ont fait l’objet d’enquêtes dans les trois régions en question.
L’examen des toponymes
Selon le directeur général de l’IGB, l’examen des toponymes consistera à éplucher le contenu des enquêtes qui ont été réalisées dans les régions des Hauts- Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Nord. Ces noms seront ensuite comparés à des noms contenus sur les anciennes cartes des années 1960, 1968 et à la forme administrative utilisée dans les régions et la manière dont les noms sont conçus par les populations dans ces différentes régions. Pour ce faire, la Commission se basera sur les outils qu’elle a mis en place et aussi sur la charte de toponymie pour traiter les règles d’écriture. Il s’agit, entre autres, des majuscules et minuscules, des accents, des traits d’union et des mots courants. Outre ces éléments, la Commission tiendra compte des différentes formes de prononciation, d’écriture des toponymes dans ces régions. Il faut noter que la Commission a bénéficié de l’appui de l’experte internationale en toponymie, Elisabeth Calvarin, dans la conception de ces outils. La seconde étape consistera à valider les cinq cartes dans les trois régions par l’adoption d’une forme linguistique officielle qui sera désormais utilisée. Toutefois, les décisions finales des travaux de la Commission nationale de toponymie seront soumises à l’approbation du ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma, qui est le président de cette commission. « Il faut s’attendre à de légères modifications de la forme linguistique des noms de certains lieux et de la manière de les transcrire », a conclu le directeur général de l’IGB.
L’importance de la toponymie
La toponymie est la science qui étudie les noms des lieux ou toponymes. Le lieu peut être une localité, un cours d’eau, un relief, une rue, une forêt, etc. Le nom est formulé dans la langue des populations locales. Cependant, un même lieu peut avoir plusieurs toponymes, de même qu’un nom peut être utilisé pour plusieurs lieux. C’est fort de ce constat que le gouvernement burkinabè a mis en place la Commission nationale de toponymie (CNT) composée, au total, de treize personnes pour normaliser et harmoniser les toponymes nationaux. La CNT a, entre autres, pour missions de :
- faire l’inventaire et la conservation des noms des lieux ;
- adopter, pour chaque nom de lieu, sa forme linguistique ;
- élaborer des principes, des méthodes et règles d’écriture des noms de lieux ;
- faire la diffusion des toponymes du Burkina au niveau national et international ;
- veiller à la préservation et à la réappropriation identitaire du patrimoine national toponymique.