Le ministère de la Justice, de la Promotion des droits humains et de la Protection civique a sensibilisé les agents des forces de l’ordre et de sécurité, et les acteurs de la société civile au respect des droits des prisonniers, le vendredi 28 août 2015 à Bobo-Dioulasso. La rencontre s’est tenue après des visites professionnelles des lieux de détention dans la région des Hauts-Bassins.
Plus de 40 personnes composées des éléments des forces de défense et de sécurité, ainsi que des acteurs de la société civile ont pris part à l’atelier sur le droit des détenus. Il y a eu deux communications au cours de la rencontre. La première a porté sur le thème : « Les standards de protection des droits des personnes privées de libertés ». Elle a été présentée par le directeur de la protection contre les violations des droits humains, Paul Kabré. Selon lui, la principale cause d’absence de liberté et prévue par les lois et règlements burkinabè, reste la détention ou la privation de liberté. De ce fait, toute détention ou privation de liberté mise en œuvre en dehors de ces hypothèses est de facto contraire à la Constitution au Burkina Faso. Quant à la deuxième communication, elle s’est axée sur « Le constat des visites professionnelles des lieux de détention dans la région des Hauts-Bassins », et a été présentée par la conseillère en droits humains, Germaine Kiéma. Auparavant, il y a eu les 24 et 25 août 2015, une visite dans les maisons d’arrêt et de correction, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police de la région. Pour Mme Kiéma, la visite des Maisons d’arrêt et de correction (MAC) et des Cellules de garde à vue (CGV) constitue l’une des activités de surveillance du respect des droits des détenus. Selon elle, cette visite répond à un souci de vérification de la conformité des conditions de détention aux normes nationales et internationales relatives aux droits de l’Homme. C’est ainsi que dans la région des Hauts-Bassins, deux maisons d’arrêt et de correction et environ treize cellules de garde à vue ont fait l’objet de contrôle par l’équipe du ministère en charge de la Justice et de la Promotion civique. Ces sorties périodiques du ministère ont pour objectif, de contribuer à l’amélioration des conditions de détention et à l’humanisation des lieux de détention. Elles permettent de veiller au respect des droits des personnes privées de liberté au Burkina Faso. La démarche du ministère vise également à sensibiliser les agents de sécurité et le personnel pénitentiaire à la nécessité de respecter les droits fondamentaux des détenus et des gardes à vue. Cependant, le constat qu’on peut faire, c’est qu’il existe des difficultés dans ces lieux de détention. Il s’agit notamment de la surpopulation carcérale, de la non-effectivité de la séparation des détenus selon la catégorie et le statut (séparation entre hommes, femmes, mineurs de moins de 18 ans, etc.). Par ailleurs, Mme Kiéma a évoqué l’insuffisance des ressources humaines, financières et matérielles, ainsi que les conditions de travail difficiles des agents qui y sont. Elle a laissé entendre que tous les locaux fréquentés par les détenus devraient être maintenus en parfait état d’entretien et de propreté. Le directeur régional de la promotion des droits humains et de la protection civique, Germain Zong-naba Pimé, a pour sa part, indiqué que le ministère a fait de la protection des droits des personnes détenues, son cheval de bataille, d’où ces visites périodiques dans les maisons d’arrêt et de correction, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police de la région. Il a dit compter sur la contribution des participants pour qu’à la fin de la rencontre, les objectifs assignés soient atteints.
Sitta OUATTARA
(Stagiaire)