Ouagadougou - Le Congrès pour la démocratie et le progrès (ex parti au pouvoir) va aligner un autre candidat à la présidentielle d’octobre prochain, après la mise en écart d’Eddie Komboïgo, a-t-on appris.
« Nous allons aligner un autre candidat si le droit nous le permet. Si le droit ne nous le permet pas, tant pis », a déclaré Eddie Komboigo, au cours d’un meeting tenu samedi à Ouagadougou, quelques heures après la publication de la liste provisoire des candidats retenus pour la présidentielle du 11 octobre, sur laquelle, il a été écarté.
Sur 22 postulants, 6 ont été recalés par le Conseil constitutionnel parmi lesquels Eddie Komboigo et Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, tous deux disqualifiés sur la base de l'article 135 du nouveau Code électoral adopté le 7 avril dernier.
Cet article écarte des futures élections « toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandat présidentiel ayant conduit à une insurrection ou à toute autre forme de soulèvement ».
Offusqué par la décision, le président du CDP a néanmoins invité ses militants à la non-violence.
« Je vous interpelle à la tolérance et au pardon. Il ne vous appartient pas de brûler quoi que ce soit ou qui que ce soit. Je vous demande d’être des patriotes, des constructeurs, des burkinbi », a-t-il souhaité.
Le Conseil constitutionnel a précisé que les partis déboutés pourront présenter sans délais des candidats de remplacement.
Conformément à la loi, le président de l’UNIR/PS Bénéwendé Stanislas Sankara (candidat retenu) compte formuler des recours contre certains candidats de la liste provisoire sans pour autant préciser lesquels, a-t-on appris d’une source locale.
Sur les 16 candidats retenus, figurent deux militaires qui sont des anciens ministres du président déchu Blaise Compaoré.
Il s’agit du général Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères et du colonel Yacouba Ouédraogo, ex-ministre des Sports et Loisirs.
Le CDP avait appelé mardi dernier, ses militants à une « désobéissance civile » suite à la publication de la liste des candidats retenus pour les élections législatives.
42 de ses candidats avaient été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel pour avoir soutenu la modification de l’article 37 de la Constitution.
« Nous ne sommes pas content de la décision du Conseil constitutionnel », a réagi M. Komboïgo.
Dans une déclaration rendue publique vendredi, le gouvernement a invité l’ensemble des acteurs à la « retenue » et au « respect » des décisions du Conseil Constitutionnel, dans l’objectif de préserver la paix et la concorde nationale.
La campagne pour les élections couplées législatives et présidentielle démarre le 19 septembre prochain.
Plus de cinq millions 500 mille Burkinabè sont appelés aux urnes le 11 octobre prochain, pour élire le président du Burkina Faso et les députés, afin de rétablir l’ordre constitutionnel interrompu après la chute du régime Compaoré.
Agence d’Information du Burkina
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