Les responsables d’organisations professionnelles des médias du Burkina Faso ont fait part de leur inquiétude au sujet du contenu de l’avant-projet de loi portant dépénalisation du délit de presse, se disant notamment opposés à l’augmentation entre 10 et 15 millions FCFA de la peine d’amende pour diffamation.
Selon le président de la Société des éditeurs de presse privé (SEP), Lookman Sawadogo, s'exprimant au cours d'une conférence de presse donnée avec d'autres collègues, le Conseil national de la transition (CNT) a rencontré récemment les responsables d'organisations professionnelles des médias.
‘'Au sortir des auditions avec les commissions du CNT, l'on peut noter une certaine avancée sur bien de questions qui donne une lueur d'espoir pour la liberté de la presse et un meilleur encadrement de la profession du journalisme au Burkina Faso'', a indiqué M. Sawadogo.
Toutefois, il a souligné que parmi les questions importantes soulevées celle relative à la dépénalisation du délit de presse n'a pas été satisfaite.
Selon lui, en lieu et place de la prison, le gouvernement propose en effet que tout media reconnu pour fait de diffamation puisse être condamné à une amende de 10 à 15 millions de F CFA.
‘'Cette lourde peine apparait à tout point de vue insupportable qu'intenable pour les entreprises de presse au pouvoir économique très faible'', ajoutant qu'en dehors de la dépénalisation il préconise le maintien des peines d'amende (1 million de FCFA au maximum) anciennement dans le code de l'information.
Le président de la SEP estime que ‘'la loi sur la dépénalisation du délit de presse ne doit pas donner lieu à un requiem des organes de presse''.
Le projet de loi sur la dépénalisation du délit de presse passera au vote le 4 septembre prochain au CNT.
Les représentants des medias disent avoir confiance aux députés du CNT qui, selon eux, ne laisseront pas passer une telle loi, avec des failles décriées par les journalistes.
La déclaration liminaire lue au cours de la conférence de presse est signée de la SEP, de l'Association des journalistes du Burkina (AJB), du Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture (SYNATIC) et de l'Union nationale de l'audiovisuelle libre du Faso (UNALFA).
ALK/cat/APA