Le Conseil constitutionnel burkinabè a rendu finalement son verdict le samedi 29 août dernier : sur les 22 candidatures qu’il a reçues dans le cadre de l’élection présidentielle, il en a validé 16. Le droit de réclamation contre cette liste est ouvert «à toute personne s’étant présentée à titre individuel ou ayant été présentée par un parti ou une organisation politique, un collectif de partis ou regroupements de partis, ou de formations politiques légalement reconnus».
Ces réclamations doivent parvenir au greffe du Conseil constitutionnel «avant l’expiration du huitième jour suivant celui de l’affichage de la liste des candidats au greffe, soit au plus tard le 06 septembre à 24 heures».
Déjà, on apprend que des recours sont en préparation «contre ceux qui ont soutenu ouvertement et publiquement que l’article 37 était antidémocratique» et les «membres du dernier gouvernement de Blaise».
Des joutes juridico-politiques de haut vol en perspective au Conseil constitutionnel.
Les 16 candidats provisoires :
1- Ram OUEDRAOGO (RDEBF)
2- Ablassé OUEDRAOGO (Le Faso Autrement)
3- Zéphirin DIABRE (UPC)
4- Victorien Barnabé Wendkouni TOUGOUMA (candidat indépendant)
5- Tahirou BARRY (PAREN)
6- Roch Marc Christian KABORE (MPP)
7- Jean-Baptiste NATAMA (candidat indépendant)
8- Saran SEREME/SERE (PDC)
9- Françoise TOE (candidate indépendante)
10- Yacouba OUEDRAOGO (UBN)
11- Issaka ZAMPALIGRE (candidat indépendant)
12- Djibrill Yipéné BASSOLE (candidat indépendant)
13- Adama KANAZOE (AJIR)
14- Bénéwendé Stanislas SANKARA (UNIR/PS)
15- Boukaré OUEDRAOGO (candidat indépendant)
16- Maurice Denis Salvador YAMEOGO (RDF)
Pourquoi ils ont été récalés
1 – KOMBOÏGO Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe, président du CDP : son inégibilité déclarée (décision n°2015-21/CC/EL du 24 août 2015) aux élections législatives s’applique à l’élection présidentielle de la même date (le montant de la caution doit lui être restitué dans les plus brefs délais).
OUEDRAOGO Gilbert Noël de Bonne Esperance Goulewindin, président de l’ADF/RDA : son inégibilité déclarée (décision n°2015-21/CC/EL du 24 août 2015) aux élections législatives s’applique à l’élection présidentielle de la même date (le montant de la caution doit lui être restitué dans les plus brefs délais).
TONDE Roland(Indépendant) : absence du reçu de versement de la caution de 25 millions de F CFA
ZON Korotimi Rachya Joséphine Maria Goretti(Indépendant): absence du reçu de versement de la caution de 25 millions de F CFA
KI Ghislain (Indépendant) : absence du bulletin numéro 3 de son casier judiciaire et du reçu de versement de la caution de 25 millions de F CFA
Dicko Harouna(Indépendant) : absence du reçu de versement de la caution de 25 millions de F CFA
Haro sur ces plaisantins
Passe encore que la nouvelle loi électorale épingle des présidentiables. Mais lorsqu’on apprend que plus de la moitié des recalés l’ont été pour défaut de justificatifs de paiement de la caution de 25 millions FCFA, il y a de quoi demander au législateur de revoir la loi et de la durcir au besoin. Même pour n’importe quel concours, la première condition de réception des dossiers est le respect des pièces à fournir. Alors comment comprendre que cette règle ne s’applique pas à la réception des candidatures de ceux qui prétendent à la magistrature suprême ? Que ces emmerdeurs professionnels qui n’ont même pas leur casier judiciaire à jour encore moins la caution demandée aillent tout simplement voir ailleurs au lieu de se taper de la publicité gratuite lors du dépôt de leur candidature et même de donner trop de travail aux juges constitutionnels. On ne peut pas prétendre vouloir être président du Faso et ne pas respecter le minimum requis. Un peu de sérieux quand même !