Otage roumain de Tambao: une cause orpheline

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Publié le lundi 31 aout 2015 | L`Observateur Paalga

C’est la première preuve de vie depuis son enlèvement le 4 avril 2015 à Tambao à plus de 300 km de Ouagadougou au nord du Burkina. L’otage roumain Lulian Ghergut est en effet apparu ce samedi 19 août dans une vidéo où on le voit avec une barbe abondante, le regard fantomatique et s’exprimant en français.

On apprend ainsi qu’il est entre les mains du groupe terroriste Al-Mourabitoune qui avait, du reste, revendiqué le rapt quelques jours après sa commission.

On imagine le soulagement qui peut être celui de la famille de l’intéressé à qui d’ailleurs il s’adresse, lui demandant de tout faire pour faciliter sa libération. Message également envoyé au directeur de la Société Pan African Tambao, à la société de gardiennage pour laquelle il travaille et aux gouvernements roumain et burkinabè, les conjurant de réagir au plus vite pour négocier sa mise en liberté.

Par négociations, il faut sans doute comprendre le paiement d’une rançon même si aucun Etat ne reconnaît une telle pratique. Il faut dire que le cas de Ghergut est d’autant plus dramatique que sa cause semble orpheline puisque depuis cinq mois qu’il a été enlevé, personne officiellement ne semble se soucier de son sort.

Faut-il croire que c’est parce qu’il n’est pas Français, Allemand, Espagnol ou Américain qu’il semble oublier que quand il s’agit de ressortissants de grands pays, qu’on fait tout pour que les captifs retrouvent leur pays à grand renfort de tapage médiatique ?

Or là, rien de tel, qui plus est pour son malheur le jeune homme de quarante ans a été fait prisonnier au moment où Blaise Compaoré, Moustapha Chafi et le général Gilbert Diendéré ne sont plus aux affaires, eux qui s’étaient taillés une réputation plutôt flatteuse, sujette à de multiples interrogations, sur la libération d’otages enlevés dans d’autres pays, notamment au Niger et au Mali.

On peut donc raisonnablement penser qu’ils n’auraient ménagé aucun moyen logistique, humain et financier pour arracher aux griffes de ces ravisseurs le premier à être enlevé sur notre sol.

Il n’y a peut être pas de relation de cause à effet mais on ne peut s’empêcher de constater que l’enregistrement, qui a été fait le 18 août, a été rendu public quelques jours après l’attaque de la gendarmerie d’Oursi (1) par des assaillants non encore identifiés et au sujet desquels de nombreux Burkinabè se perdent en conjectures.

(1) Par suite de cette attaque, le gendarme Ilboudo Bassouleymane, grièvement blessé, a succombé à Ouagadougou le 24 août dernier

La Rédaction