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Le Pays N° 5334 du 10/4/2013

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Récusation des troupes Sud-Africaine par le M23 : Jacob Zuma victime de ses errements
Publié le jeudi 11 avril 2013   |  Le Pays




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Si Jacob Zuma avait l’intention d’utiliser la RD Congo pour rebondir sur la scène africaine, c’est presque raté. Dans son propre pays en Afrique du Sud, comme en RD Congo où il compte envoyer des troupes dans le cadre de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, l’enthousiasme n’est pas de mise. Echaudés par le fiasco centrafricain, les parlementaires sud-africains sont désormais tatillons quand il s’agit d’envoyer leurs soldats dans des théâtres d’opération à l’étranger. Ils se montrent d’autant plus vigilants, que le théâtre d’opération en question est la RD Congo, un pays complexe, et que l’une des forces rebelles en présence, le M23, se montre hostile aux forces sud-africaines. Même la couverture légale de l’ONU dont se prévaut Jacob Zuma pour engager ses troupes en RDC n’est plus suffisante pour que le parlement lui accorde un blanc-seing automatique. C’est dire à quel point le fiasco centrafricain continue de traumatiser l’ensemble de l’opinion sud-africaine. Et le débat est d’ailleurs toujours violent au pays de Mandela, sur le nombre de soldats réellement tués en Centrafrique, et sur les modalités même du déploiement du contingent aux côtés du régime de François Bozizé. Le M23, depuis le Congo, est bien entendu au parfum des déboires de Jacob Zuma sur le plan national. Il en tire donc un bénéfice, en tentant d’exercer une pression supplémentaire sur lui, afin de retarder, voire faire annuler le déploiement de ses hommes au sein de la Brigade d’intervention de la MONUSCO. Il ne faut pas l’oublier, le M23 ne voit pas d’un bon œil cette brigade, qui, contrairement à la MONUSCO, a une vocation offensive. Elle peut engager des combats contre les groupes armés qui écument l’Est de la RDC, notamment le M23. Ce mouvement estime que l’ONU a opté pour la guerre en créant cette brigade et mènerait actuellement une campagne anti-ONU auprès des populations. Le M23 est donc dans sa logique de rejet de la force dite neutre de l’ONU, quand il récuse les troupes sud-africaines. Malheureusement, Pretoria a prêté le flanc, avec l’épisode centrafricain. Rien ne dit en effet que les soldats de Jacob Zuma viendront en RDC uniquement pour aider à pacifier le pays. N’ont-ils pas un agenda caché ? Ne viennent-ils pas pour défendre un régime et préserver des intérêts comme ce fut le cas en Centrafrique ?

C’est clair, la diplomatie du business et de la canonnière ne réussit pas à Jacob Zuma. L’expérience centrafricaine lui est retournée en pleine figure, comme un boomerang. L’Afrique du Sud première puissance du continent, qui aspire légitimement à jouer les premiers rôles dans la résolution des crises en Afrique, devrait donc revoir sa copie. Car avec sa politique africaine actuelle marquée du sceau de l’amateurisme, elle aura du mal à s’imposer comme un acteur incontournable sur la scène continentale. Et les rebelles du M23 viennent de le lui rappeler.

Mahorou KANAZOE

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