Le collectif des travailleurs victimes de la suspension des activités de Pan African Tambao SA a, au cours d’un sit-in le jeudi 27 août 2015 à Ouagadougou, exigé du ministère en charge des mines, la levée immédiate des suspensions qui frappent la société minière.
Les travailleurs de la société Pan African Tambao SA sont inquiets de leur sort suite à la suspension des activités de leur employeur depuis plus de cinq mois. C’est pourquoi, avec les employés des sociétés sous-traitantes, ils se sont constitués en collectif pour donner de la voix. Le jeudi 27 août 2015 à Ouagadougou, au cours d’un sit-in, ils ont, en effet, exigé du gouvernement burkinabè la levée immédiate de cette suspension et la poursuite des négociations avec la société de l’homme d’affaires australo-roumain, Frank Timis, en vue de la finalisation de l’accord additionnel de partenariat public - privé.
Selon le représentant du personnel, Salifou Kassia, le personnel a été mis en congé administratif d’un mois dès la première mesure de suspension des activités de la société minière. A la fin de ce délai, a-t-il poursuivi, l’employeur a accepté de mettre le personnel en chômage technique pour trois mois renouvelable à compter du 15 avril dernier. «Nous sommes, présentement, à plus de quatre mois de chômage technique. Or, cette période, selon les textes en la matière, ne peut pas excéder une période de six mois», a-t-il ajouté. Aussi, toutes les tentatives du collectif des employés de Pan African Tambao , à l’en croire, pour rencontrer le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, sont restées vaines. « Et malgré les promesses faites par le premier responsable du département en charge des mines, le 12 août dernier, aux représentants des travailleurs, rien ne semble avoir changé », a déploré M. Kassia.
Le représentant des travailleurs a indiqué que le Président-directeur-général, M. Timis s’est résolu à mettre en œuvre la clause de résolution des litiges qui peut aboutir à un arbitrage devant la Chambre de commerce internationale de Paris statuant à la Haye. «Cette dernière donne nous inquiète davantage, car l’employeur sera obligé de liquider le personnel, puisqu’il ne peut pas présager la date de la résolution du litige», a-t-il laissé entendre. En cas de litige établi, a-t-il expliqué, la société compte réclamer la valeur du projet à l’Etat. Car, Pan African Tambao, à ses dires, estime que c’est lui qui a porté les réserves de gisement à 107 millions de tonnes de minerai contre 19 millions connus depuis 1959.
« Un litige avec Pan African sur le manganèse de Tambao serait de trop quand on sait que l’Etat est déjà en litige avec d’autres sociétés détentrices de protocole d’accord avec l’Etat », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Il n’est pas exagéré de penser à une condamnation de l’Etat à plus de 1000 milliards de FCFA dans cette affaire. C’est pourquoi, nous demandons aux autorités de la transition d’éviter ce litige en levant purement et simplement les suspensions qui pèsent sur la société».
Adama SEDGO
Emil SEGDA (stagiaire)