Ouagadougou - Deux ingénieurs ont annoncé vendredi à Ouagadougou la création d'un système d'enregistrement des naissances par SMS, dénommé ICivil pour pallier les carences de l'état civil en Afrique où près de 50% des individus ne sont pas répertoriés.
"Icivil est un support technologique moderne, révolutionnaire et adapté aux infrastructures de communication", a expliqué l'ingénieur burkinabè Adama Sawadogo, associé à son homologue français, Francis Bourrières.
Les données de chaque nouveau-né sont envoyées par SMS depuis le téléphone portable de l'agent de santé, après couplage à un authentifiant unique et infalsifiable, a expliqué le jeune ingénieur de 37 ans.
Le SMS est reçu instantanément sur le serveur du centre d'état civil relevant de sa commune. Là, le couple SMS/authentifiant renseigne de manière automatique une fiche de naissance qui sera toute prête à être imprimée et signée par l'autorité compétente, a-t-il expliqué.
Devenu national, le registre d'état civil s'étoffe ainsi jour après jour et les parents n'auront plus à parcourir de grandes distances pour faire les déclarations, a-t-il poursuivi, sans plus de précision sur le coût.
Les parents pourront ensuite récupérer les actes de naissance, "authentiques et contrôlables" sur présentation d'un bracelet dénommé "Token" remis le jour de l'accouchement.
Le contrôle se fait sur le portail web gouvernemental dédié, a-t-il indiqué.
Le ministre burkinabè chargé du Développement de l'Economie numérique et des Postes, Nébila Amadou Yaro, a assuré que son pays allait se saisir de cette "opportunité" pour résoudre les difficultés d'identification de la population de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest où plus de 90% des naissances en campagne ne sont pas répertoriées, contre 60% en ville.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le système d'enregistrement des naissances en Afrique rencontre d'énormes difficultés liées notamment à la non déclaration des naissances; à l'utilisation exclusive des langues officielles dans les formulaires et les procédures de déclaration de naissances ou encore aux pratiques culturelles selon lesquelles les enfants ne reçoivent un nom que plusieurs semaines après leur naissance.
Les coûts de la déclaration des naissances et les difficultés d'accès aux centres de santé et aux bureaux d'état civil sont également des facteurs aggravants de la faiblesse de l'état civil sur le continent.
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