Pick-ups de CRS, barrières de police, c’est le décor qui s’offrait en spectacle hier 25 août au ministère de la Sécurité. La cause, un sit-in annoncé par des policiers révoqués suite aux mutineries de 2011. Prévu pour 7h 30, ce mouvement n’aura finalement pas lieu, car les croquants ont finalement reporté sine die leur manif.
Suite à la crise sociomilitaire de 2011, des sanctions avaient été prises en l’encontre de présumés responsables d’actes répréhensibles, dont 136 policiers révoqués, qui depuis lors mènent des actions en vue de leur réintégration. Ils ont entrepris hier mardi matin d’effectuer un sit-in devant le ministère de la Sécurité contre ce qu’ils estiment être un dédain à leur égard. La mobilisation des ex-policiers pour cette circonstance fut laborieuse. Attendus à 7h 30, c’est finalement aux alentours de 8 h et quart, que quelques-uns ont fait leur apparition sur les lieux. A en croire Adama Dianda, depuis leur révocation en 2011, ils ont tenté en vain de rencontrer les différents ministres qui se sont succédé à la tête dudit département. C’est pourquoi ils ont entrepris de siéger devant le ministère pour attendre l’arrivée du maître de céans, puisque celui-ci, depuis qu’il est arrivé, refuse de les recevoir.
Pour apparemment empêcher l’activité d’avoir lieu, les agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) les ont sommés de libérer les lieux. Chose inadmissible pour leurs anciens collègues : «Nous ne concevons pas qu’on nous refuse l’accès de cette maison que nous considérons comme la nôtre, car nous nous sentons toujours policiers », assène Adama Dianda. Oumar Junior Bahoro, le porte-parole du groupe, affirme qu’ils ne sont pas là pour faire des histoires et si le ministre ne veut pas les recevoir, ils vont repartir et revenir la semaine prochaine. «La rentrée est proche et ça fait 04 ans que nos enfants ne partent pas à l’école. La transition n’a rien fait pour nous, alors que si nous avons participé à l’insurrection populaire, c’est pour que nos enfants puissent partir à l’école. On attend qu’on nous intègre avant les élections», explique-t-il. Quelques instants plus tard, le responsable du groupe a reçu un coup de fil, qu’il dit être du commissaire Brice Hien, commandant de la Compagnie républicaine de Sécurité qui a promis de les mettre en contact avec le cabinet du ministre aux fins de le rencontrer. C’est sur cette promesse, qu’ils ont décidé de sursoir à leur sit-in.
Adama Sanou (stagiaire)\