Dans la déclaration qui suit, le Groupe d’appel du 9 avril analyse la situation politique nationale tout en insistant pour une Transition inclusive. De ce fait le groupe est formel : « exigeons la mise en œuvre ouverte et immédiate de l'arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO »
L'actualité politique nationale est marquée par l'importante l'étape du dépôt et de la validation par le Conseil Constitutionnel des listes de candidatures des partis politique et des personnes indépendantes aux élections législatives et présidentielle .Cette étape est cruciale et décisive car elle décidera en définitive du caractère inclusif ou non de la Transition en cours. Les partis et organisations signataires réaffirment leur attachement à la Charte de la Transition et invitent tous les acteurs politiques à œuvrer pour une Transition inclusive, saine et pour des élections transparentes crédibles et apaisées.
Les partis et organisations signataires tout en faisant confiance aux institutions de la Transition , expriment leur profonde inquiétude quant au sort réservé à l'arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO à propos duquel le Président de la Transition en personne dans un message à la Nation , déclarait que notre pays en tant que Nation civilisée, se plierait aux injonctions de cette institution dont nous sommes membres à part entière .A nos jours, aucune disposition n'indique aucun début d'exécution. C'est donc en conséquence, que toutes les personnes de bonne foi sont portées à croire contre toute vraisemblance que les injonctions de la Cour de justice de la CEDEAO peuvent faire l'objet d’une tentative de contournement par l'exclusion de certains acteurs politiques pour des raisons solennellement rejetées par une juridiction supranationale. C'est pourquoi, vu les délais et le calendrier électoral actuel, nous exigeons la mise en œuvre ouverte et immédiate de l'arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO. En d'autres termes nous n'admettrons aucune invalidation d'une quelconque candidature fondée sur les disposions de l'article 135 du code électoral adoptée le 7 avril dernier, au mépris d'une décision de justice d'une juridiction supranationale intimant l'ordre à l'Etat burkinabé de lever tout obstacle à la libre participation de tout citoyen burkinabè aux prochaines élections couplées. Nous osons espérer que le chef de l'état tiendra parole et que l 'Etat burkinabè ne fera pas parjure de cet engagement pris par son premier magistrat. Le cas échéant, il assumera lui-même la
responsabilité de toute situation engendrée par sa propre attitude devant Dieu, devant l 'Histoire et devant le Peuple burkinabè. Au Conseil Constitutionnel investi par notre loi fondamentale pour résoudre les contentieux électoraux et faire respecter la Constitution et la Charte de la Transition, nous réitérons notre souhait de voir dire le droit en toute impartialité, équité transparence dans un esprit républicain. Aussi nous mettons les juges constitutionnels en face de leur conscience et de leur responsab-lité historique dans la préservation de l'unité nationale, la cohésion et la paix sociales ainsi que dans la sauvegarde de leur propre renommée. Nous invitons par ailleurs tout citoyen de ce pays ,épris de paix et de justice à se départir de tout esprit d'exclusion de tout compatriote de sa participation en politique notamment de son droit constitutionnel d'électeur et de son droit d'être élu. Aucun motif politique fondé sur la sanction d'une opinion politique ne saurait être invoqué pour justifier une quelconque mise à l'écart d'un ou de plusieurs citoyens aux prochaines élections. C'est pour défendre les droits politiques fondamentaux de tous les citoyens conformément aux dispositions de la Constitution et de la Charte de la Transition et pour empêcher toute forfaiture de troubler la paix et l'unité nationale de notre cher Faso que nous appelons tous nos militants, nos sympathisants à rester vigilants et à se mobiliser dès à présent dans l'attente des résultats des délibérations du Conseil Constitutionnel pour la validation des candidatures électorales. A toutes les personnes ressources, aux amis du Burkina et à la communauté internationale, nous lançons un appel pour qu'ils contribuent à faire respecter l'esprit d'inclusion par les principaux décideurs du pays ainsi que la paix et la concorde nationale au Burkina1
Le Groupe de l’appel du 9 avril contre l’exclusion