Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Forum de L’AGOA : quinze bougies en demi-teinte
Publié le mardi 25 aout 2015  |  L`Observateur Paalga




Elle est entrée dans l’histoire sous l’acronyme AGOA (African Growth and Opportunity Act). En français facile la loi sur la croissance et les opportunités d’affaires africaines. Votée en mai 2000 par le président Clinton, elle avait pour ambition, pour utiliser un vocable en vogue, de booster le commerce et les investissements en Afrique subsaharienne.

Quinze ans après, où en est-on ? C’est pour répondre à cette question que se tient, depuis hier à Libreville et ce jusqu’au 27 août prochain, le 14e forum international de l’Agoa sous le thème «Pérennisation du partenariat pour le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique».

Et là, il faut dire que les résultats de cet ambitieux programme sont plus que mitigés, car si l’accord qui permet notamment l’exportation sans frais de douane de quelque 5000 produits d’origine subsaharienne vers les USA a sans doute donné un coup de fouet aux exportations non pétrolières du continent noir, ses retombées restent encore marginales. Et il n’y a guère que l’or noir (naturellement) et les textiles, dans une certaine mesure, qui parviennent vaille que vaille à tirer leur épingle du jeu, tandis que d’autres filières comme l’agro alimentaire continuent, si l’on ose dire, à bouffer de la vache enragée.

Comment, en effet, franchir les frontières américaines quand on est une mangue burkinabè, une banane camerounaise ou un ananas ivoirien ? Et on n’ose pas parler du gombo ou du bon vieux soumbala de nos grand-mères quand les normes sanitaires sont infranchissables et que parallèlement l’Oncle Sam continue de subventionner à grands frais ses propres agriculteurs. Nos producteurs cotonniers qui devant l’OMC avaient engagé, il y a quelques années, un bras de fer perdu d’avance sont… bien payés pour le savoir.

Du coup, il n’y a plus guère que le géant pétrolier nigérian, l’Angola et l’Afrique du Sud qui peuvent encore se vanter de tirer un certain profit de cette manne américaine que leur envient bien des voisins ; car à eux trois ils raflent presque la totalité des exportations africaines vers les Etats-Unis. Et ça marche aussi dans l’autre sens…

On se demande alors si l’Agoa, qui au moment de sa naissance était tout sauf une initiative philanthropique, ne profiterait pas d’abord à son initiateur qui trouverait là le moyen de mieux chasser sur ces prometteuses terres africaines où de nombreuses autres puissances comme la Chine, l’Inde ou l’Europe lui taillaient jusque-là des croupières. Ne dit-on pas d’ailleurs que charité bien ordonnée commence par soi-même ?



Marie Ouédraogo
Commentaires