Fidèle à sa tradition, le ministère en charge de l’agriculture a organisé, du 18 au 21 août 2015, une visite nationale des exploitations agricoles dans les régions du Centre, du Centre-sud, du Centre-est et de l’Est. Le but est d’échanger avec les producteurs et surtout les encourager à aller de l’avant. Cette louable initiative est en passe, malheureusement, de sombrer dans la routine. Pour preuve, depuis quelques années, chaque sortie des responsables du département de l’Agriculture, est marquée par la visite des mêmes producteurs-modèles. C’est le cas de Tasséré Sayoré à Gorgho, (15km de Koupèla) et le bas-fond rizicole de Goghin dans la commune rurale de Koubri. Quid des «petits» exploitants?
Il serait souhaitable, à l’avenir, d’innover à travers une visite des producteurs aux moyens modestes. Ceux-ci seraient enthousiasmés de recevoir, par exemple, le packet technologique, véritable passeport pour atteindre un rendement efficient.
Aussi, la visite de certaines régions du pays où la campagne s’annonce déficitaire n’est pas mauvaise en soi. Cela répondrait surtout à un souci d’objectivité et surtout de transparence vis-à-vis de l’opinion nationale.
De plus, la récente tournée du ministre de l’Agriculture a nécessité la mobilisation d’une trentaine de véhicules. A un moment où il est question d’austérité budgétaire, la débauche d’une telle armada est contreproductive.
Les ressources financières allouées à ladite tournée auraient pu servir à soulager les producteurs qui éprouvent toutes les peines du monde à acquérir de l’engrais. Une telle décision aurait été salutaire, notamment dans un contexte où la quantité d’engrais subventionnée par l’Etat est passée de 22 000 tonnes à 14 000 tonnes. Disposer d’engrais constitue une préoccupation majeure chez les grands comme les petits exploitants agricoles.
Fleur BIRBA
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