Le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao, a lancé officiellement, le mardi 9 avril 2013 à Ouagadougou, les concertations régionales et sectorielles sur l’Assurance maladie et le développement des mutuelles sociales au Burkina Faso.
Selon le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFTSS), Vincent Zakané, une loi sur l’assurance maladie et le développement des mutuelles sociales au Burkina Faso pourrait être adoptée par l’Assemblée nationale en septembre 2013. Pour ce faire, le gouvernement de Tiao III veut aller vite pour son adoption. Mais en attendant, le gouvernement souhaiterait que l’Assurance maladie universelle (AMU) soit comprise par les bénéficiaires que sont les populations. C’est ainsi que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a lancé officiellement, le 9 avril dernier à Ouagadougou, les concertations régionales et sectorielles sur l’assurance maladie et le développement des mutuelles sociales au Burkina Faso. Ces rencontres se justifient, selon le MFTSS, Vincent Zakané, par le fait que le gouvernement veut : « porter l’information à la connaissance de chaque Burkinabè au niveau de toutes les régions de notre pays, pouvoir leur présenter le grand projet de l’assurance maladie couplé avec le développement des mutuelles sociales et pouvoir les écouter sur leurs préoccupations. Il s’agit de connaître leurs attentes les plus profondes en matière de santé ». Il s’agira, de manière spécifique, d’informer les autorités locales, les groupes d’acteurs sectoriels et toutes les couches sociales des options stratégiques envisagées pour la mise en place de l’AMU, d’améliorer le niveau de connaissance des populations sur la mutualité, d’accroître l’engagement des autorités locales et des populations pour le mouvement mutualiste d’une part. D’autre part, il s’agira de recueillir les préoccupations et les attentes des groupes consultés, de susciter l’implication et l’appui des autorités locales dans la mise en place des mutuelles de santé dans leurs localités respectives et de mobiliser les différentes couches sociales en faveur de l’assurance maladie universelle. Pour ce faire, les concertations seront organisées sous forme de rencontres distinctes dans les 13 régions et avec les différentes catégories d’acteurs. Pour le PM, Luc Adolphe Tiao, tous ces efforts ont pour but de faire en sorte que d’ici 2015, l’AMU soit une réalité au Burkina. Juliette Compaoré, pionnière dans la mutualisation au Burkina, a salué cette démarche du gouvernement qui consiste à associer l’ensemble des acteurs à sa politique d’AMU. Juliette Compoaré a porté à la connaissance du gouvernement que l’une des difficultés de cette démarche demeure la communication qu’il faudra prendre à bras-le-corps pour que les populations comprennent son intérêt.
90% des Burkinabè ne bénéficient pas de protection sociale Quant à la représentante des Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkina, Djamila Cabral de l’OMS, elle s’est beaucoup appesantie sur la question du financement d’un tel projet. Pour elle, il faut un financement conséquent pour offrir des soins de qualité à la population. Sur ce, elle a réitéré l’accompagnement des PTF à soutenir ce projet ambitieux du gouvernement. De l’avis du Premier ministre, des avancées notables ont été enregistrées en matière de protection sociale dans notre pays au cours des dix dernières années. Toutefois, fait savoir le Premier ministre, en dépit de ces avancées, beaucoup reste à faire dans la protection sociale et l’accès des populations aux soins de santé. En cela, il a eu une pensée à l’endroit des 90% de la population burkinabè qui ne bénéficie pas de prestations offertes par les systèmes formels de sécurité sociale. Pour lui, les mutuelles sociales se présentent comme la porte d’entrée de ces couches vulnérables dans le dispositif de protection sociale. Pour la réussite de ces concertations régionales, le Premier ministre a appelé à une synergie d’actions avec les partenaires sociaux et les autres acteurs de la société civile.