Décidément, la secte islamiste qui écume le Nigéria depuis belle lurette n’arrête pas de faire parler d’elle au moment où on l’attend le moins. Ainsi a-t-elle choisi l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU pour tendre une embuscade au chef de l’armée nigériane. Un attentat qui, s’il avait réussi devrait être, pour Ban Ki-moon, la preuve que dans ce pays la vermine, malgré les coups qui lui sont portés, reste vivante et qu’il faut, plus que jamais, compter avec elle.
Le message de ce guet-apens meurtrier au nord-est du Nigéria qui s’est soldé par une fusillade provocant un mort dans les rangs des soldats nigérians contre dix dans le camp des militants islamistes n’est pas seulement destiné au gouvernement. Il s’agit d’une provocation de trop, maintenant adressée à l’ONU dont la visite du patron est destinée, entre autres, à commémorer l’attaque meurtrière du même groupe islamiste contre son siège à Abuja et qui avait fait 21 morts le 26 août 2001.
Quatorze ans après, la situation n’a pas changé. La comptabilité macabre est même devenue plus inquiétante que jamais. Les offensives meurtrières de la secte islamiste sont allées bien au-delà du Nord du Nigéria pour déborder sur les pays voisins comme le Tchad, le Cameroun et le Niger. Ban Ki-moon n’a donc pas besoin de dessin pour mesurer l’ampleur du défi qui lui est lancé. La présidence du Conseil de sécurité que le Nigéria s’apprête à assumer est une occasion ultime pour apporter la réplique qu’il faut à Boko Haram.