Débuté le 18 août dernier, le 27e congrès de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) a connu son épilogue le samedi 22 août à travers une cérémonie de clôture. Ce 27e congrès a été une occasion pour les congressistes, en plus, d’amender le rapport d’activités de toutes les sections, de se pencher sur la situation internationale, africaine, nationale et surtout l’enseignement supérieur burkinabè. Ces jours d’échanges se sont soldés par le renouvellement du bureau pour un mandat de 2 ans.
Le 27e congrès de l’Union générale des étudiants du Burkina s’est tenu du 18 au 22 août 2015 à l’Université de Ouagadougou. C’est plus de 500 délégués venus de 5 sections de l’UGEB des différentes universités publiques du Burkina à savoir Bobo, Dédougou, Koudougou, Ouahigouya qui ont pris part à ce grand rendez-vous de l’Union. Ainsi, durant 4 jours, les congressistes ont apprécié la situation de l’Union, les différents rapports d’activités et ont fait l’analyse de la situation internationale, africaine et nationale. Selon le président de l’Union, Patrice Zoehinga, il ressort de cette analyse que la situation internationale est marquée par l’approfondissement de la crise structurelle qui tenaille le système capitaliste impérialiste. Et la situation africaine est marquée par les répercussions de cette crise internationale. Au plan national, les congressistes ont retenu la faillite de toutes les institutions. Aussi, il a été question pour ces étudiants de faire une pause afin d’analyser l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ainsi que de la situation de l’école burkinabè. « Après analyse, l’école burkinabé a été déclarée en faillite généralisée par les congressistes », a- t-il laissé entendre. A ce niveau, pour permettre aux congressistes de se pencher sur la question des perspectives du système éducatif burkinabè après l’insurrection populaire et en particulier pour l’enseignement supérieur, une conférence publique a été organisée autour du thème : « Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre, quelles perspectives pour le système éducatif en particulier l’enseignement supérieur ? », animé par le Docteur Bertrand Méda, ancien président de l’UGEB. Pour Patrice Zoehinga, deux raisons justifient le choix de ce thème. Il s’agit notamment de l’évènement majeur qu’a connu notre pays avec l’insurrection populaire. « Quand les uns et les autres sont arrivés au pouvoir ils ont assuré que plus rien ne sera comme avant, mais nous constatons que rien n’a changé. Surtout au niveau de l’UGEB nous avons remarqué que les problèmes au niveau de l’enseignement supérieur s’empirent », a-t-il soutenu. La seconde raison se situe au niveau de ces périodes d’élections où les promesses électoralistes ne vont pas manquer.
« Il faut suspendre le système LMD quitte à réunir les conditions nécessaires »
De ce fait, il est important pour lui que la jeunesse estudiantine puisse être outillée pour mieux comprendre ce qu’elle doit attendre de ces élections. Ce congrès a été une occasion pour l’Union de passer en revue leurs revendications qui n’ont pas encore trouvé de solutions au niveau des autorités. Il s’agit, entre autres, des problèmes d’infrastructures, d’enseignants et de meilleures conditions sociales pour les étudiants. Et pour couronner le tout, le système LMD, dont la suppression a été scandée par les étudiants tout le long de cette année scolaire. « Il faut suspendre le système LMD quitte à réunir les conditions nécessaires », a déclaré le président. Du reste, tout cela n’est que conjoncturel, car à l’en croire, les problèmes que rencontrent nos universités aujourd’hui trouvent leur fondement dans les programmes d’ajustement culturel. Et pour lui, seule une offre politique nécessaire peut rompre avec ces programmes d’ajustement structurel. A l’issue de ce congrès un nouveau bureau de 9 membres a été mis en place pour conduire l’Union pendant 2 ans avec à sa tête Patrice Zoehinga. Ce nouveau bureau s’est engagé à « défendre avec fermeté les intérêts matériels et moraux des étudiants et de toujours se positionner dans le camp du peuple pour le changement véritable ». Venus les soutenir, les représentants des structures syndicales sœurs et des OSC tels, l’ODJ, le CGTB, le REN-LAC , le MBDHP ont, lors de la cérémonie, exprimé leur remerciement à l’Union pour les bonnes relations qui existent entre elles et ont émis le souhait que de ce congrès sorte une UGEB renforcée et invaincue pour la paix de la Nation burkinabè. De son côté, Patrice Zoehinga a invité les congressistes et l’ensemble des étudiants à continuer de lutter pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux, mais aussi qu’ils comprennent et continuent d’associer cette lutte à celle de notre peuple pour le pain de la liberté1
Par Judith N. SANOU (Stagiaire)