La Cour suprême a rejeté, hier 20 août 2015, les pourvois de Karim Wade. La Cour estime que les arguments avancés par la défense sont non-fondés et confirme du même coup le maintien en prison du fils de l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade. Pour rappel, Karim Wade avait été jugé et condamné, le 23 mars dernier, par la Cour de répression d’enrichissement illicite (CREI) à 6 ans de prison ferme avec une amende de 210 millions d’euros. Il était poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur la somme de 178 millions d’euros par le biais des montages financiers. Selon l’accusation, l’ex-ministre du ciel et de la Terre, comme on l’appelle, dispose de comptes bancaires, de sociétés et de propriétés immobilières aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger. Chose que rejette naturellement la défense qui voit dans ce procès un simple règlement de comptes politique visant à détruire un « adversaire de taille ». C’est pourquoi elle récusait la composition de la CREI qu’elle trouvait irrégulière et mettait en doute son impartialité. En décidant donc de recourir à la Cour suprême, Karim Wade et ses conseils estimaient que le droit n’avait pas été dit.
Ce qui arrive à Karim Wade devrait servir de leçon
On ne comprend donc pas pourquoi ils ont décidé de boycotter l’audience de cette haute juridiction en laquelle ils avaient placé leur confiance. Ou bien subodoraient-ils déjà que le verdict serait en leur défaveur comme c’est le cas d’ailleurs ? Alors que feront-ils maintenant qu’ils ont
épuisé toutes les voies de recours légales ? Car il n’y a plus de salut pour Karim Wade qui devra désormais se résoudre à purger sa peine. A moins aussi, qu’il ne se résolve à saisir les cours africaines ou internationales de justice. A moins aussi, qu’entre-temps, par indulgence, le chef de l’Etat, Macky Sall, ne décide de lui accorder une grâce présidentielle. Ce n’est pas impossible. Mais à condition bien sûr que son père Abdoulaye Wade arrête ses pitreries et ses sorties médiatiques fracassantes indignes d’un ancien chef d’Etat octogénaire. Du reste, faut-il le rappeler, si son fils Karim est aujourd’hui dans le pétrin, c’est sans doute par sa faute ; lui qui, d’ailleurs, tenait à en faire un dauphin constitutionnel avant de se raviser face à la pression de la rue. C’est le lieu de rappeler à tous les dictateurs africains certifiés ou en herbe qu’il vaut mieux tenir à l’écart leur progéniture et leur fratrie que de les placer au centre de la gestion du pouvoir d’Etat. Et ce qui arrive aujourd’hui à Karim Wade devrait servir de leçon à tous ces fils de présidents qui se croient nés pour gouverner.
B.O.