Le fils de l’ancien président sénégalais devra continuer son bail en prison. Ainsi en a décidé la Cour suprême qui n’a pas donné suite aux pourvois en cassation formulés par Karim Wade dans l’espoir de se faire élargir. A moins d’une grâce présidentielle –ce qui est peu probable-, il devra purger sa peine de six ans d’emprisonnement ferme, et boire donc le calice jusqu’à la lie pour enrichissement illicite.
La justice du Pays de la Téranga est restée constante dans la gestion de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, certaines mauvaises langues accusant le président Macky Sall de vouloir régler, maladroitement, des comptes à son prédécesseur et ancien mentor Abdoulaye Wade.
A présent que la plus haute juridiction confirme la réclusion de Karim Wade, c’et la très controversée Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) qui se trouve ainsi légitimée dans son existence et dans son rôle. Mais le plus dur n’était pas de juger et de condamner celui qui passait pour être le «ministre du ciel et de la terre», tellement son président de père lui avait permis de gérer les portefeuilles les plus juteux des gouvernements auxquels il avait participé. Il faut que cette juridiction spéciale ne s’arrête pas à ce seul cas.
Car, la question de l’enrichissement illicite est loin de se limiter au seul régime d’Abdoulaye Wade. Il s’agit d’une grosse plaie de la gouvernance en Afrique en général et au Sénégal en particulier. Aussi, le président Sall gagnerait à poursuivre le combat pour ne pas donner l’impression que la Crei a été ressuscitée uniquement pour s’occuper de Karim Wade et retomber en hibernation.
Bark Biiga