Ce jeudi 20 aout 2015, il y a eu de l’affluence devant le siège du Conseil Constitutionnel. Six candidats y étaient pour le dépôt de leurs dossiers de candidature pour l’élection présidentielle du 11 octobre 2015. Parmi eux: Djibril Bassolé de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA) et le Secrétaire général de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) pour le compte du candidat Yacouba Ouédraogo en déplacement. Ces deux derniers ont été des ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, dissout au cours de l’insurrection populaire.
Alors que le groupe de journaliste venait de couvrir le dépôt de candidature du colonel Yacouba Ouédraogo dans la matinée et attendaient la sortie d’un autre candidat, Me Issaka Zampaligré, pour lui poser leurs questions, ils ont vu un véhicule s’immobiliser devant le conseil constitutionnel et regardé débarquer Djibrill Bassolé. Une surprise totale, puisque le parti de ce dernier, la NAFA, avait pris le soin d’envoyer un mail aux différentes rédactions peu après minuit pour leur signifier que le candidat Bassolé se rendrait au Conseil constitutionnel dans la soirée à 16h.
Pourquoi avoir avancé l’heure sans prévenir la presse ? Des personnes de son entourage qui l’ont accompagné se borneront à répondre que ce n’est pas eux qui gèrent la communication du parti. Est-ce parce que sur les réseaux sociaux, des activistes bien connus dans le milieu de la société civile commençaient à appeler la population à aller manifester contre sa candidature ? La question reste posée.
Toujours est-il que c’est avant midi que l’ex patron de la diplomatie burkinabè et candidat de la NAFA s’est engouffré dans les locaux du conseil constitutionnel pour « s’acquitter de cette obligation qui est un devoir pour tout candidat à la présidentielle ». A sa sortie, il a indiqué que cette étape de dépôt passée, il n’attend maintenant que la décision de du Conseil constitutionnel. « En tout état de cause, la précampagne a déjà commencé, nous attendons le début de la campagne officielle pour nous lancer dans la bataille électorale dans de bonnes conditions », a-t-il laissé entendre.
Pour M. Bassolé, ces élections doivent être l’occasion pour le Burkina de mettre en place des institutions crédibles qui vont pouvoir satisfaire aux attentes immenses des populations. Et en la matière, son programme politique en est la clé. Répondant à la question d’une possible invalidation de sa candidature compte tenu du nouveau code électoral et de la Haute Cour de Justice, il a laissé entendre qu’il « était beaucoup plus optimistes » que tout se passera bien pour lui. « Je suis un républicain, je suis un légaliste. Je contesterai naturellement la décision d’invalidation de ma candidature par toutes les voies légales de recours en la matière », a-t-il précisé avant de s’engouffrer dans sa voiture.
Le «Colonel Yac» aussi
Absent pour cause de déplacement, le dossier du candidat Yacouba Ouédraogo de l’UBN, ancien ministre des Sports et des Loisirs a été déposé aux environs de 10 heures 30 minutes par son secrétaire général Yacouba Jacob Barry. «Nous ne croyons pas seulement aux chances de notre candidat. Nous sommes sûrs que c’est le candidat du moment, dans la mesure où il est l’homme idéal pour la réconciliation nationale. Il est l’homme qui a bâti tout son programme sur la paix et le développement de ce pays», a indiqué son représentant à sa sortie du Conseil Constitutionnel.
Faisant partie du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, ne craint t-il pas que la candidature du colonel soit invalidée tel le prescrit l’article 135 du code électoral ? : « Vous savez, nous sommes dans un pays de paix et tout se fait à la surface et aussi notons que la cour de la justice de la CEDEAO a déjà répondu par rapport à la question. Outre cela, le président Michel Kafando a laissé entendre aussi que nous sommes dans un pays civilisé et responsables et que les engagements pris par le Burkina au niveau sous régional seront respectés. Le conseil constitutionnel étant une structure suffisamment responsable et pétri d’expérience va simplement dire le droit. Nous sommes confiants quant à la participation du « Colonel Yac » à la compétition électorale».
Par ailleurs, il a laissé entendre qu’il serait tout de même étonné par l’invalidation de la candidature du colonel Yacouba Ouédraogo. Au cas où cela arriverait, le parti utiliserait tous les recours légaux pour que le droit soit dit en leur faveur.
A coté de ces deux, on assisté dans la matinée, au dépôt de dossier de Me Issaka Zampaligré, candidat indépendant et de Françoise Toé du Parti pour la démocratie et le Progrès/ Parti socialiste (PDP/PS). Dans la soirée devait intervenir celui de Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS et de Adama Kanazoé de l’AJIR.
En rappel, la date limite des dépôts des dossiers de candidatures pour la présidentielle du 11 octobre prochain est prévue pour ce vendredi 21 août 2015.
Dimitri KABORE