L’Association des blessés de l’insurrection populaire au Burkina Faso (ABIP-BF) a tenu une conférence de presse le mercredi 19 août 2015 à la maison des Jeunes. Objectif : manifester contre la candidature de l’ex-parti au pouvoir et présenter la situation actuelle des blessés de l’insurrection.
Suite « au refus des autorités de leur accorder l’accès à l’Assemblée nationale », c’est finalement à la maison des Jeunes et de la Culture de Ouagadougou que l’ABIP-BF a rencontré les médias. Arrivés avec un léger retard alors que journalistes et quelques membres de l’association attendaient depuis un certain moment, les responsables de l’association ont présenté leurs excuses tout en expliquant les raisons de ce retard, lié au changement de lieux. C’est à l’occasion de cette rencontre avec les médias, que cette association, membre du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), s’est prononcée sur la situation nationale, marquée, entre autres, par le dépôt des candidatures aux élections législatives et présidentielle du 11 octobre 2015. Effet, elle se dit « stupéfaite que des individus ayant crié sur tous les toits la modification de l’article querellé de notre Constitution pour que Blaise Compaoré s’éternise au pouvoir veuillent revenir aux affaires par le biais d’une élection dite inclusive ». L’ABIP-BF, par la voix de son président, Dramane Ouédraogo, a rappelé que n’eût été la mobilisation du peuple, son abnégation et sa détermination à s’opposer à cette dictature, les ex-députés du CDP ne seraient pas là à réclamer leur droit au dépôt de candidature. L’association tient alors à travers cette conférence de presse « à rappeler au peuple burkinabè que les ex députés du CDP sont les véritables auteurs du coup d’Etat constitutionnel et qu’elle s’oppose farouchement à leur candidature aux prochaines élections ». C’est pourquoi elle en appelle à l’esprit de sagesse et de discernement des juges constitutionnels en ces termes : « Mesdames et Messieurs les juges constitutionnels, le peuple burkinabè croit en vous et compte sur votre esprit de discernement. Il sait que vous statuerez conformément à l’esprit de notre insurrection, en respectant les aspirations profondes de notre peuple insurgé, à savoir la volonté de rompre définitivement d’avec la gestion clanique du pouvoir d’Etat, la patrimonialisation du pouvoir d’Etat, la restauration de la démocratie véritable. ». Ce n’est là qu’une invite adressée aux juges constitutionnels à respecter la logique de la situation et à une prise de conscience populaire, soutint Dramane Ouédraogo, car, selon lui, les blessés de l’insurrection populaire se soumettront à ce que vont dire les juges constitutionnels
A la communauté internationale elle demande de ne pas rester muette sur la situation de notre pays, car le peuple reste et restera vigilant. En effet, une non-intervention de la communauté internationale serait pour les blessés de l’insurrection populaire une non-assistance à peuple en danger.
Hyacinthe Sanou
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Ebouman Pélagie Bassolé (stagiaire)
Ce que nous avons vraiment reçu
Dons en nature et en espèces. Qu’est-ce que les blessés de l’insurrection populaire ont reçu comme soutien ?
« Il y a que depuis le jour de l’insurrection jusqu’au jour où nous sommes en train de faire cette conférence de presse, nous avons tapé à plein de portes et personne ne nous a ouvert, à part Denise Barry, l’ex-MATDS. Personne ne nous a ouvert. Nous avons dit de méchantes choses de l’Action sociale au ministre. Nous regrettons d’avoir été aussi virulents avec elle. Mais nous lui avons dit la vérité, parce que vous ne pouvez prétendre publiquement que nous avons de l’aide et pourtant ce n’est pas le cas. De même vous évoquez une liste pas tout à fait correcte et un montant élevé par rapport à ce que nous avons reçu. Nous nous sommes accordés et par la suite, ils ont fait des donations pour les blessés de l’insurrection. De l’Action sociale nous avons reçu des vivres au niveau du Kadiogo. Peut-être qu’au niveau national ça a été fait, mais comme nous sommes impotents, nous ne sommes pas en mesure de tout savoir, donc on suppose que ça c’est une gestion sur laquelle il leur appartient de donner des chiffres. Notre donateur qui nous tient à cœur, qui a essuyé nos larmes, essuyé nos larmes, c’est une manière d’imager les choses, c’est Safiatou Lopez que nous avons rencontrée comme ça sans difficulté et qui nous a proposé de voir dans quelle mesure il peut y avoir une mobilisation des OSC pour nous donner des bouffées d’oxygène. Ça a été fait et nous avons eu une rencontre au CENASA où on nous a donné 150 sacs de riz de 50 kg, une enveloppe de 500 000 F CFA et un chèque de 7 millions qui a été déposé à la BOA ; mais nous n’y avons pas encore accès, parce que le compte n’est pas encore tout à fait dans les règles. Et nous vivons toujours comme si nous n’avons rien. Cette somme devrait nous permettre d’avoir un siège pour installer des bancs pour ne plus être dans les conditions que nous vivons actuellement. »