Ouagadougou - Deux ministres du dernier gouvernement de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré ont été incarcérés à Ouagadougou sur demande de la Haute cour de justice, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Jérôme Bougouma, ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité (équivalent du ministère de l’Intérieur) et Jean Bertin Ouédraogo, ancien ministre des Infrastructures, "ont été placés vendredi après-midi sous mandat de dépôt" après "leur audition par la commission d’instruction de la Haute cour de justice", a déclaré à l’AFP un haut magistrat sous couvert d’anonymat.
Selon le magistrat, MM. Bougouma et Ouédraogo sont poursuivis "pour des faits de détournements de deniers et d’enrichissement illicite" et été "emmenés à la Maison d’arrêt de Ouagadougou".
"D’autres risquent de s’ajouter dans les tout prochains jours", a-t-il ajouté.
Les députés du parlement intérimaire du Burkina ont voté le 16 juillet une mise en accusation de Compaoré pour "haute trahison" et "attentat à la Constitution".
L’ancien chef de l’Etat est notamment accusé de s’être "entêté à mettre en oeuvre sa volonté de modifier la Constitution" pour se maintenir au pouvoir.
Les députés ont également mis en accusation tout le dernier gouvernement de Compaoré pour "coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d’assassinats".
Neuf autres ministres ont été mis en accusation pour "détournements de deniers publics" et "enrichissements illicites".
Le procureur général de la Haute Cour de justice, institution qui entre pour la première fois en action, a promis début août que les premiers jugements devant sa juridiction auront lieu "avant la fin de la transition" mise en place après la chute de Blaise Compaoré.
Le régime de "transition" dirigé par le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida doit rendre les rênes du Burkina à un exécutif élu lors d’élections présidentielle et législatives dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
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