Le ministère de la Communication, chargé des Relations avec le Conseil national de la Transition a organisé, le 17 août 2015, à Bobo-Dioulasso, une conférence publique portant sur le bilan à mi-parcours de la Transition politique. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une tournée entreprise par ledit département, pour informer et sensibiliser la population, à l’orée des élections présidentielle et législatives d’octobre 2015.
Faire le bilan de la Transition avec les populations et les sensibiliser à jouer pleinement leur rôle pour des élections réussies en octobre 2015, c’est ce qui fait courir le ministère de la Communication, chargé des Relations avec le Conseil national de la Transition (CNT) dans les régions du Burkina Faso. A Bobo-Dioulasso, chef-lieu de la région des Hauts-Bassins, ce sont trois éminents juristes qui ont entretenu le public sur la mise en œuvre de la Transition et les préparatifs des élections. Il s’agit de Frédéric Nikiéma, par ailleurs ministre de la Communication, chargé des Relations avec le CNT et porte-parole du gouvernement, de Abdoul Karim Saïdou et de Julien Natielsé. A l’ouverture de la rencontre, le ministre a précisé que la tournée vise à donner aux populations, l’information nécessaire sur le déroulement de la Transition, à faire le bilan des actions qu’elle a entreprises et à inciter les Burkinabè à participer pleinement aux élections à venir. Dans la communication qu’il a donnée à la suite de la cérémonie d’ouverture, le ministre a rappelé le contexte qui a entrainé l’insurrection populaire et la mise en place de la Transition. La Transition, a-t-il dit, vise quatre objectifs. Il s’agit du renforcement de la sécurité et de la défense nationale, de la réforme du secteur de la justice, de la consolidation des acquis sociaux et surtout, de l’organisation des élections présidentielle et législatives.
De nombreux acquis
Selon Frédéric Nikiéma, de nombreux acquis ont été engrangés par la Transition en fonction des objectifs qu’elle s‘est fixés. Ainsi, en matière de renforcement de la sécurité et de la défense, le ministre Nikiéma a affirmé que la Transition a pu restaurer l’autorité de l’Etat, assurer la sécurité des biens et des personnes, renforcer les effectifs des corps de sécurité et de défense, ce qui a permis de réduire l’insécurité au Burkina Faso. Dans le domaine de la justice, le conférencier a cité comme acquis, l’ouverture des dossiers Thomas Sankara, l’organisation des états généraux de la justice et la conduite des enquêtes sur des crimes économiques et de sang. Au plan social, il a relevé comme résultats, le contrôle des prix des produits de grande consommation, des soutiens à l’employabilité des jeunes et des femmes, et la modernisation de l’administration. Quant à l’organisation des élections, l’un des objectifs- clés de la Transition, Frédéric Nikiéma a cité la révision du fichier électoral, l’adoption d’un nouveau code électoral, la mise à la disposition de la Commission électorale nationale indépendante(CENI) des moyens nécessaires.
Faire confiance à la justice
La conduite de la Transition n’a pas été sans difficultés, dans un contexte sociopolitique et économique difficile et des remous sociaux, a laissé entendre le ministre.
« Malgré ces contraintes et certains coups à lui donnés, la Transition continue sa route vers ses objectifs dont l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées », s’est-t-il réjoui.
Le sens du vote et de la participation aux élections a d’ailleurs été le sujet développé par le second communicateur, Abdoul Karim Saîdou. Celui-ci a défini les conditions d’une élection libre et transparente, et d’une bonne participation des citoyens aux votes. Il a rappelé les vertus des élections qui sont la pacification des rapports sociaux, et le renforcement du processus démocratique. Il a émis quelques pistes pour des meilleures élections. Il s’agit de la réforme de la CENI, du renforcement de l’éducation au vote, de la lutte contre la corruption et la fraude électorale, et du statut des chefs coutumiers. La dernière communication développée par Julien Natielse a eu pour thème « Le respect des valeurs démocratiques : gage de la paix et de la cohésion sociale ». Les participants ont loué cette séance d’information et de sensibilisation. Ils ont néanmoins émis quelques préoccupations. Ainsi, Oumarou Weremi a par exemple, cherché à savoir où on en est avec le projet de la nouvelle Constitution. Wahabou Bélem, lui, a demandé le niveau d’avancement des dossiers Norbert Zongo et Thomas Sankara, ainsi que la situation du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Il a demandé des garanties quant à un bon déroulement des élections. Le ministre a répondu à ces préoccupations et invité le public à faire confiance à la justice et aux différentes initiatives prises par les premiers responsables de la Transition qui, de son avis, s’attellent pour une élection transparente et crédible. Il a appelé les Burkinabè à jouer leur partition pour une élection réussie, afin que les nouveaux responsables qui seront désignés, puissent continuer les réformes engagées sous la Transition.
Adaman DRABO