Dépôt candidatures présidentielle 2015 : Ablassé se pointe au Conseil constitutionnel

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Publié le vendredi 14 aout 2015 | L`Observateur Paalga

© aOuaga.com par Séni Dabo
Présidentielle d`octobre 2015 : Ablassé Ouédraogo dans les starting-blocks
Dimanche 7 juin 2015. Ouagadougou. Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané. Ablassé Ouédraogo a été investi candidat à l`élection présidentielle d`octobre 2015 au terme du premier congrès ordinaire de son parti, Le Faso Autrement, tenu sur deux jours sur le thème "Ensemble construisons le Burkina Autrement"

Ablassé Ouédraogo a déposé, jeudi 13 août devant le Conseil Constitutionnel, sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. Premier candidat officiellement déclaré, il espère bien faire cavalier seul et croit dur comme fer en ses chances de remporter la course au palais de Kosyam.

Il se murmurait qu’il pourrait venir à cheval, mais c’est finalement à pied qu’Ablassé a décidé de parcourir les derniers mètres jusqu’au Conseil constitutionnel. «Une question de communication», sourit l’intéressé en descendant du mini-bus rose et blanc qui s’arrête devant le siège de la SONABEL. Vêtu d’un grand boubou blanc «Faso Danfani» rayé de bleu, coiffé d’un fez noir musulman, le président du parti «Le Faso Autrement » avance d’un pas décidé, donnant la main à sa petite-fille et suivi de près par une petite délégation de fidèles conduite par sa bru. «Comme n’importe quel Burkinabè normal qui travaille et qui pense à sa famille», commente-t-il. L’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré serre quelques mains et salue cordialement la presse, promettant une déclaration à sa sortie. «Veuillez m’excuser, j’ai rendez- vous et je ne voudrais pas être en retard», se justifie-t-il en s’engouffrant sous le porche du Conseil des Sages. Il est tout juste 11h. Les journalistes s’impatienteront alors pendant plus d’une heure, cherchant à s’occuper comme ils peuvent sur le trottoir d’en face, spéculant sur la raison de cette durée.

« Rien que la procédure classique »

L’explication sera fournie plus tard à «L’Observateur paalga» par M. Ouédraogo lui-même. Une fois à l’intérieur, il livre un épais dossier au greffier général, qui le transmet à ses subalternes. Ceux-ci s’assurent alors de l’authenticité de chacune des pièces demandées -la déclaration de candidature, l’attestation d’investiture, le logo du parti, le casier judiciaire, l’extrait d’acte de naissance, le certificat de nationalité, et enfin l’indispensable enveloppe de 25 millions de F CFA- avant de valider définitivement sa candidature. «Rien que la procédure classique», affirme l’homme politique pour couper court à toute rumeur.

« Une élection véritablement ouverte dans laquelle tous les candidats ont leur chance »

Les quelques militants du parti «Le Faso Autrement» ont à peine franchi la porte du Conseil constitutionnel que cameramen et photographes se bousculent pour immortaliser la sortie du premier présidentiable officiellement investi. Celui-ci savoure un instant son effet, puis entame la lecture de sa déclaration publique.

Après quelques attaques déguisées à l’adresse de ses adversaires et un bref hommage aux autorités de la Transition pour avoir respecté le calendrier électoral, le président du parti détaille les dix points-clés de son programme : restaurer la «discipline et l’autorité de l’Etat», lutter contre l’insécurité, la corruption et l’exclusion, encourager la protection de l’environnement, garantir à tous l’accès aux services sociaux de base (santé, énergie, eau potable, éducation, logement), promouvoir l’emploi des femmes et des jeunes, intégrer les Burkinabè de l’étranger à la vie de la nation, réformer structurellement l’économie nationale, valoriser la culture et l’artisanat et, enfin, faire du Burkina Faso un « pôle dynamique de croissance sous-régional, continental et mondial ». Ablassé conclut en résumant son intervention en mooré, avant de s’engouffrer dans le véhicule frappé de son effigie et du slogan « Ensemble Autrement » qui l’avait déposé. Le voilà désormais officiellement en selle pour la présidentielle, « une élection véritablement ouverte dans laquelle tous les candidats ont leur chance », selon ses mots. La course promet d’être disputée, mais prudence tout de même : dans l’arène politique comme à l’hippodrome, les premiers partis ne sont pas forcément les premiers arrivés...

Thibault Bluy et Deborah Inès Ouédraogo (stagiaire)