Ouagadougou - La Nouvelle Société sucrière de la Comoé (SN SOSUCO) traine encore un stock invendu de 18 000 tonnes, à quatre mois de l’ouverture de la prochaine campagne, s’est inquiété jeudi son directeur général Mouctar Koné dans le quotidien Sidwaya.
«Nous avons toujours (…) 18 000 tonnes de sucre dans nos magasins. A moins de quatre mois du début de la campagne prochaine, cette situation nous inquiète», a déclaré le directeur général de la SN-SOSUCO Mouctar Koné, dans une interview publiée jeudi par le quotidien étatique Sidwaya.
Selon M. Koné, cette mévente est liée au fait que sa société n’a pu écouler durant le jeune musulman (juin-juillet), 15 000 tonnes de sucre, comme elle le faisait «facilement» les années passées.
Il a également attribué cette mévente, à «la fraude et à la subvention déguisée, octroyée par l'Etat aux importateurs qui inondent le marché domestique» d’autres sucres produits ailleurs.
« Quel que soit le prix d’achat du sucre à l’extérieur, il est dédouané comme si on l’avait acheté à 190 000 FCFA la tonne, alors qu’il n’existe aucun sucre à ce prix en granulés ou en morceaux.
Si on fait le calcul entre la valeur d’achat et la valeur normale à laquelle le sucre doit être dédouané, on se rend compte que l’Etat donne une subvention de 50 000 F pour le sucre granulé et près de 170 000 F pour le sucre morceau à l'importateur» a-expliqué Mouctar Koné au quotidien.
Le gouvernement de Transition a annulé dernièrement, un certain nombre d’autorisations d’importations délivrées par l’ancien régime, afin de permettre à la SN-SOSUCO d’écouler son stock de sucre.
Mouctar Koné a affirmé à Sidwaya, que ces mesures ont été prises après qu’ « une grande quantité de sucre » soit déjà rentrée sur le « territoire et (qu’) une autre partie était en cours d’importation ».
«Du 1er janvier à fin mai 2015, il est rentré officiellement par les postes frontaliers de douane, 46 800 tonnes de sucre au Burkina, sans compter l’importation frauduleuse (…) Nous, nous avons produit 33 000 tonnes. Ce qui nous a causé énormément des problèmes de vente », a-t-il fait savoir à Sidwaya.
Face à la situation de mévente au plan national, Mouctar Koné a affirmé avoir préconisé le marché extérieur comme l’avait suggéré le président de la Transition Michel Kafando, lors de son passe à Banfora en février dernier.
« Cela, nous l’avons entamé. A l’orée du mois de jeûne, c’était un peu difficile parce que la plupart des importateurs de ces pays s’étaient déjà ravitaillés mais nous sommes restés en contact avec eux», a-t-il déclaré.
Parallèlement, la société de l’avis de son directeur général est en train de repenser son système de commercialisation.
«Le circuit dont nous disposons a montré ses limites et n’arrive pas à écouler notre sucre comme il se doit. Nous avons été interpellés par des clients pendant le mois de jeûne qui ont cherché notre sucre dans des points de vente et ne l’ont pas trouvé ».
Aussi, la société a décidé pendant ce mois d’août, de « mettre en place un nouveau système de distribution » afin que son « sucre soit à la disposition de tous les consommateurs», a précisé Mouctar Koné à Sidwaya.
La Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN SOSUCO) est née en 1998 de la privatisation de l’ex société d’Etat SOSUCO, rappelle-t-on.
Agence d’Information du Burkina
wis/taa