C’est avec un cœur noué que le milieu du terrain burkinabè, Charles Kaboré nous a parlé au téléphone. Celui qui évoluait juste avant la trêve à l’Olympique de Marseille a voulu clarifier les choses sur les causes réelles de son départ de la cité phocéenne.
En proie à des problèmes financiers, l’OM était obligé de dégraisser le mammouth. C’est ainsi que les plus gros salaires du club sont mis sur le marché des transferts contre leur gré. Sont de ceux-là, le Burkinabè Charles Kaboré, qui évoluait dans cette formation depuis pratiquement six saisons. “L’OM était tombé d’accord avec le club espagnol de Saragosse qui devait m’accueillir. Mais ma participation à la CAN a refroidi cette piste. Je ne voulais pas partir mais Marseille tenait à me pousser vers la sortie.
Après la CAN, la seule destination, qui me restait, était celle de la Russie et Kuban. Comme j’ai fait une bonne coupe d’Afrique, Kuban Krasnodar a réitéré son intérêt à m’avoir dans son effectif”, a expliqué le milieu de terrain burkinabè avant de poursuivre : “Je ne pouvais pas refuser cette offre qui était alléchante et me permettait d’assurer mes arrières. En plus au Kuban Krasnodar, je sais que chaque week-end, je pars titulaire sur la feuille de match. Je serai en compétition en permanence. Qu’espérer de mieux pour un compétiteur comme moi ?”. Charles Kaboré, qui est repassé à Marseille après le match du Burkina contre le Niger comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde, met cette visite sous le signe de remerciement. “L’OM m’a offert un cadre qui m’a permis de progresser et de mûrir dans le football. Je ne pouvais donc pas partir sans passer faire un coucou à mes coéquipiers”, a affirmé le Burkinabè. Il reconnaît en plus que la place de vice-champion d’Afrique obtenu par le Burkina à la CAN a changé le regard des ses ex partenaires à son égard. “Je dois tout cela à l’équipe nationale. Sans les Etalons, peut-être que je ne serais pas arrivé là où j’en suis aujourd’hui. Si je n’avais pas été sélectionné pour le match contre le Sénégal en 2007, je ne serais certainement pas allé à Libourne Saint Seurin. Si je n’étais pas encore en équipe nationale pour cette CAN 2013, Kuban Krasnodar ne se serait pas intéressé à moi avec autant d’intérêt”.
Dagano reste le capitaine
des Etalons
Pour le milieu de terrain burkinabè, la Russie est une bonne destination pour lui et le climat ne semble pas le décourager. “Là où nous sommes il fait plus doux que certaines régions en France. Nous sommes au bord de la mer Noire et à une heure d’Istanbul. Mais même si nous étions dans une zone où il fait -45°C et il y a des gens qui jouent au football, il n’y a pas de raison que je ne puisse pas y prendre part surtout que c’est mon métier. Là où mon métier m’envoie, je m’y rendrai. A Kuban Krasnodar, on avait besoin de moi. Si c’était encore à refaire, je le referais même 1000 fois. Je vais là où on a besoin de moi mais pas là où je voudrais être. Je ne vais tout de même pas payer un club comme Manchester de m’engager dans son effectif”, a souligné Charles Kaboré. Le joueur du club russe, actuellement 6e du championnat à un point du pied du podium, estime que le niveau du football de Russie est très bon. “Des clubs comme Anzhi Makhatchkala, le Rubin Kazan ou le Spartak, s’ils étaient en France, pouvaient bien rivaliser avec le PSG. Aujourd’hui les Brésiliens sont hésitants à venir en France mais pas en Russie. Donc si mon club m’a fait appel c’est bien à cause de mon talent et non pas parce qu’il aime Charles Kaboré”, a fait savoir l’ex Phocéen. Concernant l’équipe nationale, Kaboré nourrit encore beaucoup d’ambition pour les Etalons surtout concernant les éliminatoires de la coupe du monde 2014. “Nous nous sommes relancés avec notre large victoire face au Niger. Mais les Etalons seront encore plus attendus surtout que nous sommes aujourd’hui vice-champion d’Afrique. Aucun match ne sera facile pour nous encore, à commencer par le retour contre le Niger à Niamey et notre déplacement au Congo. Mais ce sera à nous de savoir prouver notre vraie valeur pour pouvoir atteindre nos objectifs”, a déclaré le dépositaire du jeu des Etalons dans le secteur médian. Mais ne lui parlez surtout pas comme étant le capitaine des Etalons. Il s’empressera de vous jeter ceci à la figure : “Le vrai capitaine des Etalons, c’est Moumouni Dagano. S’il n’est pas sur le terrain, je suis prêt à le suppléer en prenant le brassard. Mais s’il est là, c’est notre tête de pont et personne ne conteste cela“. Voilà qui a le mérite de bien clarifier les choses.