En cette période de fortes pluies, certaines voies de la ville de Ouagadougou ont perdu leur état d’antan. C’est le cas du Boulevard des Tansoaba dont une partie relie l’échangeur de Ouaga 2000 à celui de l’Est. Ce tronçon est cabossé et plein de nids-de-poule remplis d’eau, rendant la circulation difficile et dangereuse pour les usagers. C’est le triste constat que nous avons fait hier, 10 août 2015, sur cette grande voie fréquemment empruntée par la plupart des « Ouagavillois ».
Le constat est accablant sur le boulevard des Tansoaba depuis la tombée de la première grande pluie sur la ville de Ouagadougou. Emprunter cette voie circulaire relève du parcours du combattant. Car, jadis bien bitumée, elle est devenue « chauve » à certains endroits et à d’autres, constellée de nids-de-poule, rendant ainsi pénible la circulation. C’est sous une pluie fine que nous nous sommes rendus dans la matinée du 10 août en face du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Le constat que l’on a pu faire est qu’après les pluies qui sont tombées sur la ville ces derniers jours, la devanture de la mairie de l’ex-Bogodogo, actuel arrondissement 5, non loin du SIAO, ressemble à un fleuve qui sort de son lit. Un nid-de-poule présent à cet endroit s’est transformé en une vaste mare d’eau, créant à cet effet un « nid d’éléphant ». Cela, sous le regard impuissant des automobilistes et des populations riveraines. « Nous ne savons pas ce qu’il faut dire car, à chaque saison de pluie, c’est la même désolation. Sinon, cela fait plus de 4 ans que nous sommes dans ce pétrin », a lancé Michel Ilboudo, d’une voix enrouée. Riverain de cette voie, il a confié que tous les gros camions qui quittent le Niger ou le Mali en partance pour Bobo- Dioulasso l’empruntent. « Cela ne donne pas une bonne image de notre pays, car, avant tout, ce sont des étrangers qui y passent », dira Bibata Sawadogo, vendeuse de légumes sur cet axe. La dégradation de ce trou ne fait qu’empirer.
Autre constat, cette mare d’eau située en face du maquis « Point focal » au niveau de laquelle se trouvait un groupe de jeunes.
A la place des forces de l’ordre et de sécurité, ces derniers règlementaient la circulation. « Avant la saison des pluies, on bouchait souvent ce trou avec de la terre ou des cailloux. Maintenant qu’il pleut sans cesse, nous avons décidé d’être présents à tout moment pour orienter les usagers afin qu’ils ne tombent pas dans ce trou», a confié le jeune Fayçal Soma. Malgré les efforts de ces bonnes volontés, la dégradation de ce trou ne fait qu’empirer. « Chaque fois que ces jeunes bouchent le trou, deux ou trois jours après, il se dégrade encore, car les gros camions qui y passent creusent davantage la chaussée», a indiqué El Hadj Ousmane Ouédraogo, commerçant. Au vu de la profondeur de ce trou, l’on imagine que les conséquences accidentelles qui en découlent n’épargnent personne.
« Nous enregistrons tous les jours des accidents. Il y a de cela deux heures, un monsieur est tombé avec sa femme dans cette mare que vous voyez », a confié l’artiste-musicien, Omar Lougé. Face à cette désolation, les riverains lancent un cri du cœur. Pendant que certains proposent qu’on pose des « sparadraps » (NDLR : boucher les trous avec du goudron) afin de réduire les risques d’accident, d’autres soutiennent tout simplement qu’une réfection totale de la voie soit faite. « Nous avons appris que le gouvernement déchu, notamment le ministre en charge des Infrastructures, Jean Bertin Ouédraogo, s’était prononcé sur la question en disant que la voie allait être réfectionnée. C’est dans cette perspective qu’un nouveau boulevard traversant la Zone d’activités diverses (ZAD) a été construit. Mais, jusque-là, on est dans l’attente », a confié Mohamed W. Bouda. Qu’à cela ne tienne. Il continue de pleuvoir, les « nids-d’éléphant» se creusent davantage et les accidents suivent la cadence. Une solution doit être trouvée.
Mamouda TANKOANO