La mendicité des femmes accompagnées de jeunes enfants généralement des jumeaux est devenu un spectacle quotidien dans la ville de Ouagadougou. Tout le monde est conscient que la générosité ponctuelle des passants ne saurait être une réponse à cette situation. Le coordonnateur de l’unité mobile d’intervention sociale, Issaka Ganam donne des explications sur l’action de son service pour atténuer ce phénomène.
Il est de plus en plus fréquent de croiser aux abords de certaines grandes artères des trios composés d’une femme et deux enfants mineurs généralement des jumeaux qui « font la manche ». Assis à même le sol ou slalomant entre les véhicules à l’arrêt, les bambins ou leurs mères demandent l’aumône aux usagers de la route. Ce phénomène semble prendre de plus en plus d’ampleur dans la ville, malgré les risques auxquels les enfants et les mères sont exposés sur les routes : accidents, maladies dues aux intempéries du climat, etc. l’Etat, notamment la direction régionale de l’action sociale de la région du centre se dit consciente de la situation. Aussi depuis 2011 un projet dénommé « unité mobile d’intervention sociale » mène une action sur le terrain en faveur des mères de mineurs en situation de mendicité. L’unité mobile d’intervention sociale a pour objectif de réduire l’exclusion sociale. Pour le coordonateur de l’unité, Issaka Ganam, cette action traduit la volonté de traiter les problèmes des enfants en situation de rue en amont. En effet, les enfants de mères mendiantes prennent des habitudes de la rue. L’unité d’intervention a pour ainsi accordé un appui financier d’un montant de 50000 francs CFA à chacune des 12 mendiantes, mères de jumeaux. Pour M. Ganam, il s’agit d’aider ces femmes à gagner dignement leur pain quotidien, à travers des activités génératrices de revenues. Afin de s’assurer de la collaboration de tous les membres de la famille, les époux des bénéficiaires ont eu droit à des séances de sensibilisation. Les activités entreprises vont de la vente de charbon à la vente d’habits. Ce projet garanti le suivi des bénéficiaires grâce au dynamisme des huit membres de l’équipe. En plus du financement, chacune des femmes a été inscrite à la mutuelle de santé instituée par le gouvernement. Parallèlement, les enfants en âge d’être scolarisé ou pré scolarisé ont été recrutés dans les établissements d’enseignement public et les garderies populaires. Toutefois il faut reconnaître que cet appui n’est qu’une goutte d’eau à la mer au vue de l’ampleur du phénomène. Ce qui signifie qu’il faut une mobilisation plus accrue de l’Etat pour atténuer au maximum ce phénomène social qui tend à donner une mauvaise image de « Ouaga la belle ».
En plus des mères de jumeaux en situation de mendicité, l’unité mobile d’intervention sociale s’occupe de toute personne en détresse. Une personne en détresse est une personne en situation de risque ou d’urgence sociale. Par exemple les enfants retrouvés dans les lieux publics, les cas de maltraitance d’enfants. On peut la contacter au numéro suivant :79 52 20 96
